Carnet de bord #12

En route vers Moalboal

Moaboal, ville située sur l’île de Cebu. C’est là que nous allons passer le réveillon et surtout aller y rencontrer les bancs de sardines.
Sans surprise c’est un bon spot pour la plongée et même le snorkeling. Plages de sable blanc, bungalow, bref le rêve.

Après être arrivé au terminal portuaire nous nous rendons au terminal de… bus. L’endroit grouille de voyageurs peut-être plus qu’à l’habitude vu l’approche des fêtes.
On demande notre chemin car on se croirait dans un labyrinthe. Ici et là on fait la queue entassé sur des bancs de fortune. Après quelques minutes de recherche on se retrouve dehors sur des bancs. On demande confirmation plusieurs fois, oui c’est bien ici qu’il faut attendre.
Au bout de quelques minutes la file avance, on translate de quelques rangées. Visiblement un bus vient de ramasser sont lot de voyageurs faisant ainsi de la place.

Soudain, c’est à notre tour, on passe la porte d’entrée pour arriver sur… de nouveaux bancs et une nouvelle attente. La « salle d’attente » a été étendue dehors vu l’affluence des voyageurs en cette période de l’année. Joie. Une heure plus tard nous voici dans le premier bus venu. On avait le choix d’attendre pour un bus avec clim mais l’attente se faisant trop longue on a voulu écourter l’expérience. Ça sera donc avec les fenêtres ouvertes. Car oui il fait décidément trop chaud ici.
Théoriquement le trajet devrait durer trois heures. Vu les embouteillages ça risque bien d’être rallongé d’une ou deux heures. Le bus est vraiment étroit. Je suis assis entre Ania et un local qui apporte à sa famille deux coqs vivant dans un panier en osier. La chaleur monte dans le bus au fur et à mesure que nous subissons le trafic des routes surchargées. Plus d’eau dans le sac, il doit faire plus de 40°C et pas un seul courant d’air. Un rapide aperçu de l’enfer. Soudain, Ania aperçoit un vendeur d’eau perdu au milieu des embouteillages qu’elle appellera plus tard son « personal Jesus » étant donnée que l’eau est congelée. Autant dire que ça affranchie tout de suite ! On s’en verse un peu sur la tête. L’eau n’a pas le temps de s’écouler qu’elle termine déjà en condensation. Il fait chaud je vous dis.

Après une heure, le trafic se fait moins dense et on commence enfin à rouler. Une rapide pause après quelques heures et on repart derechef. On arrive enfin à Moalboal après quatre heures et demie. Le bus nous laisse dans le centre-ville sous une pluie battante. Heureusement, un tricycle nous propose ses services direction la guesthouse que nous avons réservé quelques heures plus tôt. Le centre est plutôt vivant mais nous devons le délaisser car la plage et les différentes guesthouse et resort sont beaucoup plus loin. On traverse la campagne parsemée de petites maisons entourées de champs. On arrive devant la guesthouse après de maintes cherches auprès des locaux. Les grilles sont fermées et l’occupante n’est pas vraiment causante. On lui explique que nous avons réservé et celle-ci appelle la propriétaire. Je vérifie la réservation, dans la cohue j’ai réservé qu’une seule nuit et pour le lendemain. Joie. Plus qu’à trouver autre chose alors… Évidemment notre conducteur connaît plusieurs adresses. On arrive dans une guesthouse spartiate mais plutôt bon marché. Après toutes ces péripéties, on ne va pas faire de caprice.

Après s’être reposé quelques temps, on part à la visite de l’endroit pendant qu’Ania part au dive-shop qu’elle avait repéré pour réserver ses prochaines plongées. Les plages de sable blanc sont au rendez-vous ainsi que les récifs coraliens ; le tout pris en tenaille par les différents bar, dive-shop, resort et hôtels le long de la côte.
Une fois la visite terminée, on se pose, dans un bar pour se délecter du coucher de soleil et d’une bière bien méritée !

Les chutes de Kawasan

Réveil difficile après une nuit terminée sur les rotules sur le dance floor local.
Pendant qu’Ania part se rincer les yeux sous l’eau on décide avec Stefan d’aller voir la fameuse cascade sur plusieurs étages dans les environs.

Tout d’abord un petit-dej et on choppe le premier tricycle venu pour nous y emmener. On négocie le prix de l’aller-retour, forcément trop élevé lors de l’annonce du conducteur. Après être grimpé à l’arrière, je me rends compte qu’on aurait peut-être dû en prendre un autre. Tout tient par la rouille et des soudures douteuses. Ça va bien se passer… Diego (oui voilà il est rebaptisé) nous demande une avance pour acheter du carburant (vendu dans des bouteilles en verre Coca-Cola). 2L ça devrait suffire. On taille la route. Je rebaptise Diego en Fangio, qui visiblement n’a que deux positions sur la manette des gaz : pas de gaz/à fond. Un mec binaire le Diego. Il se met à pleuvoir et Diego nous sort une sorte de toile qui a été transparente… il y a 10 ans de cela. Il l’installe devant lui afin de le protéger. Il ne lui reste donc plus que 10cm de hauteur au niveau visibilité. Un mec joueur ce Diego. Stefan pas trop rassuré blague un peu avec le chauffeur. Diego ne répond pas, un mec concentré sur la tâche. Après tout, il vient juste de manquer d’écraser une famille entière qui traversait la route (10cm de visi c’est vraiment pas beaucoup, surtout quand on roule à fond). On peut pas lui en vouloir d’être concentré. Soudain le moteur s’arrête pour de bon. Vu l’age de l’engin, il a fait son temps (probablement deux fois même). Moi j’y vois comme une occasion de se casser de son corbillard, Stefan insiste pour rester. Diego souhaite rajouter de l’essence. Ya de l’eau dans le réservoir et compte noyer le problème en refaisant le niveau. Imparable. Stefan s’inquiète pour Diego qui après avoir rajouté 4L d’essence ne s’y retrouvera pas financièrement dans sa course. Moi, assis au fond d’un tas de rouille, je me dis qu’on aura de la chance d’arriver en un seul morceau.
Diego secoue la moto en y allant à grand coups de rein histoire de faire remonter l’eau à la surface. Ça ne fera que retarder le problème mais passons, Le moteur redémarre. Quelques kilomètres plus loin, on arrive enfin à destination. Diego nous annonce qu’il nous attendra qu’une heure. Là s’en est trop, on le paie pour l’aller et on le remercie.

On se lance sur le chemin vers les cascades. La rivière annonce déjà du bon. Eaux turquoises, vive le calcaire.
Par contre premier constat, on est pas les seuls a avoir eu la même idée. C’est hyper touristique d’autant plus que pas mal d’agences propose de faire du canyoning. On arrive à la première chute, on peut s’y baigner mais tout est payant même les tables et les chaises pour s’asseoir. Stefan se baigne pendant que surveille les affaires. On grimpe plus haut, déjà c’est plus tranquille. A mon tour d’aller faire un plouf. C’est assez bucolique. On y traînera quelques heures tout en assistant aux plongeons des cannoyeurs. Le plus marrant étant celles et ceux qui hésitent à sauter.
On repart au centre-ville en prenant un bus. Beaucoup moins cher et plus confortable qu’à l’aller. On rentrera en marchant depuis le centre-ville.

De retour à la guesthouse, Stefan part faire du snorekeling. Je croise Ania qui rentre de ses plongées. Elle a un souci à l’oreille interne et c’est pas la grande forme physique. Je lui conseille de retourner à son dive-shop pour voir si elle est pas en train de faire un accident de décompression. Je l’accompagne. Bonne nouvelle c’est juste un barotraumatisme de l’oreille interne, ils l’emmènent à la pharmacie pour acheter un médicament aidant au rééquilibre de la pression.
Au bout de quelques temps, on se rejoint au bar pour y boire un coup et commander à manger, on est tous affamé.

Sardines & Repas de Noël

C’est Noël, et comme cadeau, je me suis offert une sortie en snorekling avec les sardines. Je loue le matériel dans une petite cahute (une des seuls ouverte ce matin-là). Direction la mer, je m’équipe et 30 mètres plus loin j’atteins le récif qui plonge abruptement. Je mets la tête sous l’eau et pas besoin de chercher bien loin, elles sont toutes là par dizaines de milliers agglutinées en banc et ne réagissant que d’un seul homme que d’une seule sardine. Ce sont plusieurs vortex qui vous laisse la place libre quand vous arrivez à quelques mètre d’elles. Elles occupent tout l’espace à environ un mètre de la surface jusqu’à plusieurs dizaine de mètres de profondeur. Un spectacle fascinant. On en oublie presque les alentours. Les coraux et le reste de la faune tous deux luxuriant à souhait. J’y passe une bonne heure et demie, alternant entre sardines, calamars, et autres joyeuseté sous-marine.

Je passe une partie de l’après-midi à me reposer tranquillement au bar. Puis vers 16h on décolle direction le terminal de bus pour rentrer vers Cebu. Avec chance on tombe sur un bus climatisé et plutôt confortable. Arrivé à Cebu, c’est l’heure des au-revoir avec Stefan, il repart dans 2 jours vers l’Allemagne. Ania et moi avons décidé de finir notre séjour dans une île volcanique repérée quelques jours plus tôt.

Dans le taxi qui nous emmène à notre hôtel, Ania discute avec une amie rencontrée deux semaines plus tôt. Elle est au Mariott qui propose un buffet de Noël. L’idée a dû prendre une demie seconde à se concrétiser vu qu’on a eu le temps de se faire un repas digne de ce nom pour célébrer l’événement. Je réserve une table pour deux après nous avoir annoncé un prix plus que raisonnable pour un repas de Noël dans un hotel cinq étoiles. Une douche rapide et nous voilà en direction du Mariott. Un rapide coucou à ses amis et nous voilà attablé. Après un rapide yeutage, on se jette sur le buffet à l’occidental qui est plus que le bienvenu après deux mois de repas en Asie. Une fois retourné à table, on peut décidément pas commencer comme ça ! On commande deux verres de vin rouge qui mettrons cinq minutes à arriver. Pendant ce temps, on se refuse à toucher à nos assiettes, autant dire que c’est une épreuve de grande patience ! On trinque, une gorgée de vin avalée et c’est parti !
Ses amis nous rejoignent en cours de repas, charmante compagnie. On sortira avec le ventre plein. Pour un repas de Noël organisé à la dernière minute, c’était plutôt pas mal !

Carnet de Bord #11

Cebu

Planning de la journée assez simple, visite de Cebu à pieds !
D’un rapide coup d’œil la ville ressemble un peu à Manille, mais on l’ambiance a quelque chose de différent. Après tout, on est dans le sud, c’est peut-être ça…
Centre-ville dense, alterné de maisons post-coloniales, boutiques de fringues flambant neuf, et habitations quasi à l’abandon.
Visite du fort laissé ici par les espagnols, de l’église locale, et de son musée. Situé dans une maison d’époque, toutes les boisures sont d’origines. Impressionnant. Visiblement on peut appeler « relique » de premier ordre tout objet porté même une fois pas le pape.
Trouvé, au hasard de vagabondages plus à l’ouest, une maison datant du 17ème siècle. A l’origine, construite par un marchand chinois qui faisait affaire dans la région. C’est la seule a avoir résisté au temps et au béton dans le coin. Aujourd’hui transformée en musée pour les touristes, elle est encore habitée par la famille descendante. Ceux-ci s’y rendent les week-end, quelques fois par mois et y occupent la chambre (On aura installé la clim’, tradition oui, mais faut pas abuser quand même). La maison est parsemée de mobilier et d’objet d’époque hérité ou donné par la famille. On retrouve même une ancienne chaise d’accouchement.
Au moment du déjeuner Ania m’informe qu’elle me rejoint à Cebu dans la soirée, son vol n’est pas annulé ! Elle se rend elle aussi sur l’île de Bohol.
Pour le reste de la journée, je flâne un peu et réserve les billets de ferry pour le lendemain.
Ania arrive le soir accompagnée de Stephan – allemand – lui aussi bloqué sur l’île de Coron. On discute un peu du planning général des prochains jours et direction un « mall » tout neuf situé à l’extrémité de la ville pour aller voir le nouveau Star Wars. Rapide repas avalé au lance-pierre ; la dernière séance commençant 20 minutes plus tard… On rentre ensuite à l’hôtel. Demain on se lève tôt.

Panglao & Firefly

On arrive à l’embarcadère qui ressemble fortement à un terminal d’aéroport. Mêmes procédures, il faut procéder au checkin auprès du comptoir pour se voir assigner des numéros de siège, enregistrement des bagages qui nous suivront dans la soute cale et paiement des taxes portuaires. Le tout constituant une pile de 4 tickets agrafés les uns aux autres. J’avale rapidement un café et improvise un petit-dej avec les moyens du bord.
On patiente quelque temps et nous embarquons pour Bohol. Une heure de traversée avec mes genoux fusionnant avec le siège en face de moi.
Le ferry est plutôt rapide, on file dans les 22 nœuds. Arrivé sur place, changement de décor ! Le ciel est dégagé, les eaux sont turquoises. Il souffle comme un vent de vacances !
Plus tôt j’avais repéré un AirBnB dans un resort situé sur une place de sable blanc. C’est ici que nous allons passer 3 jours. A la sortie du terminal, une ribambelle de rabatteurs nous propose leur service. Premier réflexe : refuser et faire le point. De toute façon, ça aide dans la négociation des tarifs. Une personne se détache du lot et nous propose un tarif plutôt bas, il nous explique que de toute façon il doit se rendre dans le coin. Un van climatisé VS à trois dans un tricycle avec les bagages, le choix est vite arrêté.
Une demie heure de route plus tard nous arrivons devant… Une route. Le conducteur nous explique qu’il ne peut aller plus loin. La route est privatisée et il faut demander l’autorisation au propriétaire. On apprendra plus tard que la route était publique – à l’origine – jusqu’à ce que quelqu’un décide qu’elle lui appartenait. On peut cependant avoir un laisser-passer mais sous conditions… En tout cas, plus d’accès direct au resort. Le conducteur demande son chemin et on lui explique qu’il y a une route alternative mais que de toute façon il faudra que l’on marche. Visiblement son service et sa patience s’arrête là, il débarque nos bagages. On commence donc à marcher le long de la route jusqu’au moment où on croise un groupe de locaux. On leur demande notre chemin et l’un deux nous accompagne. Il faut prendre une piste qui mène à la plage pour ensuite la remonter pendant 400 mètres. Vu la difficulté d’accès, je crois qu’on sera tranquille ici…
Arrivé à destination, le spectacle est plutôt à la hauteur de nos attentes. Petite baignade bien méritée dans les eaux turquoises. Le reste de la journée sera dédiée à la détente et à l’exploration de notre environnement.
17h00, on se rend au point de rendez-vous où nous attend un van pour l’aventure de la soirée. Ania avait repéré quelques jours plus tôt une balade de nuit en kayak pour découvrir les lucioles nichant dans les arbres le long d’une rivière. A la vue les photos, pas besoin d’argumenter 107 ans.
Vu la tête des autres passagers lors de notre montée, je pense qu’ils ont dû nous attendre longtemps (quelques complications lors de la communication entre la réception et le chauffeur, on a pris la décision d’aller à leur encontre nous-même).
Après un trajet d’une quarantaine de minutes, nous voici arrivé. L’accueil est plutôt chaleureux, on doit se débarrasser de nos affaires dans un casier. On nous remet un gilet de sauvetage, s’en suit un court briefing sur le maniement de la pagaie. A nous se joignent trois israéliens et deux couples. Deux guides nous accompagnent. Tous parlent parfaitement anglais, ils sont de la région.
On rejoint l’embarcadère, je serais avec Stephan, Ania quant à elle fera équipe avec un des israéliens. Direction l’embarcadère en bois où l’on grimpe dans la pénombre dans nos kayak. Petite synchronisation des gestes entre coéquipiers. Il va falloir que nos yeux s’habituent à l’obscurité car pour le moment impossible de distinguer l’eau, le rivage ou même les arbres plantés le long de la berge.
Une fois tout le monde à l’eau, nos guident nous séparent en deux groupes pour plus de simplicité. Ils sont équipés de led rouge pour les repérer dans le noir. Pratique.
Les yeux habitués, on peut commencer à naviguer. L’endroit est plutôt tranquille, pas trop de bruit, peu de pollution lumineuse. Le ciel s’ouvre à nous, offrant son lot d’étoiles scintillantes.
On parcourt quelques centaines de mètres en tenant le cap tant bien que mal. Puis, après un virage à droite, se dévoile notre première rencontre. Inoubliable. Imaginez des milliers de lucioles agglutinées sur un arbre le transformant pour l’occasion en sapin de noël. Chose étrange, leur scintillement n’est pas du tout aléatoire et on peut apercevoir comme des « vagues » de lumière parcourant l’arbre de part en part. On nous expliquera plus tard que c’est le seul et unique moyen de communication, pas étonnant donc.
Après quelques décrochements de mâchoires notre guide nous appâte en nous disant qu’il faut continuer car plus elles sont plus nombreuses. Il n’en fallait pas plus pour nous décrocher du spectacle nocturne et nous commençons à pagayer dans sa direction.
Les lumières de la campagne se font de plus en plus rares, le ciel est quasi exempt de pollution lumineuse. Orion se lève tranquillement dans notre direction. Arrivé au deuxième arbre après quelques déboires avec la navigation à deux sur un kayak. C’est toujours une merveille. Les lucioles ne choisissent que certains arbres fruitiers et se nourrissent des larves d’escargots permettant ainsi de réguler leur population. Espérance de vie de 15 jours, silencieuse mais lumineuse la nuit. Elles n’aiment pas la pollution ni la lumière ambiante la nuit ce qui explique pourquoi on ne les trouve que dans des endroits reculés. Ceux-ci se faisant de plus en plus rare dans la région.
C’est après cette explication que nous rejoint un bateau à moteur tout feu éteint et balayant le fleuve sporadiquement d’une lumière vive pour éclairer son chemin. Changement d’ambiance, il est rempli de coréens bruyant prenant des photos au flash (bon courage pour y voir quelque chose). Ils repartent quelques minutes plus tard. Le guide nous explique qu’après avoir lancé leur affaire d’éco-tourisme en kayak. Plusieurs personnes on flairé le bon plan en proposant des visites éclairs en bateau pour une dizaine de minutes. On grimpe dans le bateau, on cherche un ou deux arbres, on prend une photo inutile et on repart ; merci au revoir. Non content de nous gâcher le plaisir du silence et du calme de la balade, ceux-ci se tirent une balle dans le pied à plus ou moins court terme. Les lucioles n’appréciant guère la pollution engendrée par cette affaire, celles-ci se font de plus en plus rare dans la région…
La visite aura duré deux heures. Au moment de rentrer, c’est marée haute. Elle nous apporte une dernière surprise : du plancton bio-luminescent. Chaque coup de pagaie génère une traînée bleuté dans l’eau. Plutôt classe.
Le dîner est plutôt bienvenu d’autant plus qu’il est savoureux ! Nous rentrons ensuite tranquillement dans notre bungalow après avoir affronté la marée haute et son lot de crabes nocturnes.

Chocolate Hills

Pour cette journée, on a décidé d’explorer l’île de Bohol en scooter. L’accueil s’occupe de toute la logistique et le propriétaire de nos montures mécaniques nous attend un peu plus loin. On remonte la plage tranquillement, ça comment déjà à bien taper. Stefan s’occupe de mettre sa troisième couche de crème solaire. Je ne crois pas avoir déjà vu quelqu’un avec autant de crème solaire dans ses bagages. Toutes marques et indices confondus, il a de quoi ouvrir un petit commerce ici.
On test la mécanique, tout est au poil et on taille la route. Ania se charge de mener le troupeau. On remonte tranquillement l’île de Panglao pour arriver à Tagbilaran ; ville principale de Bohol. Les deux îles sont reliées par deux ponts. Panglao est dédiée aux plages et resort de rêve, c’est the place to be to farniente tranquilou. On remonte vers le nord-ouest en direction d’une grotte ouverte où l’on peut se baigner. C’est un peu loin mais rien d’impossible. Entre-temps, on découvre les environs, la campagne est magnifique et la mer quasi présente à chaque virage. Après deux heures de route, après un dédale de pistes plus ou moins engorgées d’eau, il faut se rendre à l’évidence la tâche est plutôt compliquée. D’autant plus que le temps commence à nous faire défaut ; le but du voyage étant d’arriver aux « Chocolate Hills » pour le coucher du soleil. On retourne sur la route principale, quelques panneaux de pub jalonnent la route. Rien d’inhabituel. Mc Donald 5km… 4km…3km…2km. J’interpelle Ania : « On irait manger vu l’heure ? » « Ouais ! » « Mc Do ? » « Grave ! ». Non pas du tout influençables !
Après un sain repas, on se dirige vers notre destination tout en s’arrêtant plusieurs fois pour prendre quelques photos du paysage magnifique. L’horizon se vallonne de plus en plus indiquant que nous arrivons au bon endroit. Le soleil penche plutôt vers le bas, le temps presse.
On grimpe jusqu’au point de vu. Rendez-vous de tous les touristes venus pour l’occasion. Lumière parfaite et coucher de soleil bucolique. Que demander de plus ?
Après une bonne heure de séance photo, on repart dans la nuit équipé de nos frontales pour assurer un peu plus de lumière et de visibilité. Cette fois-ci, on prend une route plus directe. On arrive à Tagbilaran une heure plus tard. On s’arrête prendre un repas bien mérité dans un restaurant coréen. Un bon « hotpot » avec un peu de homard. On va pas se laisser aller non plus. Retour au resort après avoir fait le plein. La route nous aura bien épuisé, on ne traîne pas pour aller au lit d’autant plus qu’on se lève tôt le lendemain…

Dauphins & Snorkeling

Levé 4h du matin ! Eh oui, il faut se lever tôt pour avoir la chance de voir les dauphins dans la région. Au moins, on a le droit à un levé de soleil magnifique. On passe nous chercher et on nous débarque au port où un Banka nous attend. A son bord, le capitaine et un ancien pêcheur de dauphin reconverti en guetteur depuis que leur exploitation est interdite. Moteur en route et…. nous migrons vers l’avant pour fuir le bruit assourdissant. Quelques échanges de regards inquiet : le moteur va-t-il tenir ? Avec un bruit pareil, c’est foutu pour voir quoi que ce soit !
On prend notre mal en patience, la traversée prend bien quarante minutes. On arrive sur le terrain de jeu des dauphins, l’ancien pêcheur est aux aguets. Pour le moment rien à l’horizon. On tourne dans quelques endroits avant de rejoindre une flotte de bateaux. Visiblement, il ne faut pas chercher plus loin. Ils sont là ! Il y a plusieurs groupes/famille, c’est l’heure de la pêche car on voit au loin des poissons sauter hors de l’eau pour essayer de leur échapper.
Pas farouches, mais restant à distance quand même, on restera là plus d’une heure à les observer et à les suivre pendant leur pérégrinations

Direction ensuite l’île de Pamilacan pour une grosse séance de snorkeling. Inoubliable celle-là aussi d’autant plus qu’Ania passionnée de plongée est une excellente guide quant à la faune sous-marine. Les coraux ici sont en bonne santé et bien conservé même si l’abondance de concombre de mer est plutôt inquiétante.
On mange sur l’île, un peu de farniente et on repart sur la terre ferme. Enfin… sur une plus grosse île. Retour au resort et nos craintes s’avèrent justes, un nouveau typhon s’est formé à l’est du pays et nous sommes sur sa route. Demain pas de ferry ni de vol. En gros, on est bloqué sur l’île.
Le soir, on décide d’aller noyer notre chagrin plus loin dans l’île où se situe tous les bars. On rentrera au petit matin.

Circulez ya rien à voir !

Journée tranquille, pizza, Uno, repas le soir dans un restaurant sympathique accessible à pieds, planification des prochains jours.

Un typhon plus tard

On a rien senti ! Un peu plus de vent qu’à l’habitude même pas de pluie. Il a dévié plus au sud. Tant mieux, car quelques jours plus tard, il dévastera l’Île de Palawan ayant gagné en puissance.
Le matin, on prend le premier ferry vers Cebu en… business class. Pas d’autres places disponibles. Au moins cette fois-ci, mes genoux ont de la place…

Carnet de Bord #10

Arrivée à El Nido

Changement radical de décor en même pas une heure de vol. L’aéroport récemment construit est vraiment minimaliste. L’air est plus lourd et chaud. Mais l’atmosphère est plutôt détendue.
Lors de l’approche j’ai pu apercevoir les îles aux alentours : récifs coralliens, eaux turquoises tendance translucide, végétation luxuriante. Ça va bien se passer.

A la sortie, un terminal de tricycle où un rabatteur chasse le touriste qui de toute façon n’a pas trop le choix à moins de préférer marcher en plein cagnard. Deux touristes bien chargés préfèrent louer les services deux deux scooters. Gros challenge, mais ça passe. On m’assigne un chauffeur et partons en direction de l’hôtel. Après avoir demandé notre chemin plusieurs fois (l’hôtel a changé de nom, pratique) me voici à destination. Chambre climatisée avec terrasse donnant sur la mer, il y a pire vue.

Petite sieste qui s’impose et je pars en direction du centre-ville pour visiter un peu. Je décide de remonter par la plage. Décort paradisiaque sur la gauche. Sur la droite, on alerte entre les resorts de luxe et des terrains habités qui tiennent plus du bidonville. Contraste.

Retour sur la route vers le centre. Celui-ci ne comporte que quelques rues principales. Très touristiques, on alterne entre les « dive-shop » promettant de découvrir monde et merveilles sous-marines, boutiques de souvenir, tour operator et restaurant en tout genre. Beaucoup de touristes surtout en cette période de l’année, Nöel approche. Je me pose dans un restau/bar français idéalement placé pour observer le coucher du soleil. On y sert des rhum arrangés maison, vu vin et des plats français. Difficile de ne pas résister. Les vagues viennent s’échouer d’un bruit sourd, la terrasse tremble à chaque coup de semonce.
Dans les discussions, on parle du typhon qui s’approche. Il sévit pour le moment plus au sud-est mais nous sommes les prochains sur la liste. Joie.
Théoriquement la saison des typhons est terminée mais cette année on a le droit à un peu de rab. Les Philippines étant un grand archipel, il ne faudra pas compter sur l’apaisement du monstre. La présence d’eau ne fait que le renforcer au fur à et mesure qu’il traverse le pays d’est en ouest. Une simple tempête tropicale à l’ouest peu en ressortir transformée en typhon de catégorie 1 ou 2 après un séjour dans l’archipel.
Le gouvernement ne prend pas de risque dans ce cas : sorties en mer, ferry et avions restent cloîtré bien au chaud ; même si les conditions locales pourraient en permettre autrement. Le typhon est joueur, il aime parfois accélérer ou faire une sortie de route improvisée.
Il sera sur nous d’ici quelques jours. Bon, il va falloir trouver un ou deux plans B pour ne pas rester coincer ici.
Pendant ce temps le mojito est très rafraîchissant et le coucher de soleil magnifique.
Retour au bercail et booking d’une sortie en bateau pour le lendemain.

Visite des iles aux alentours

On passe me prendre en scooter pour m’amener… 200m plus loin. Je loue masque, tuba et chaussures de plongée après conseil du chauffeur. Nous sommes un groupe de 15 personnes, dont une famille de dix personnes. Ça caquette fort en portugais avec un accent prononcé : des brésiliens. Nous grimpons à bord d’un « Banka » : bateau de pêcheur traditionnel ayant une coque allongée et étriquée. La stabilisation est assurée par deux flotteurs de chaque côté composés d’un ou plusieurs bambous. La propulsion est assurée par un vieux moteur diesel recyclé. La pirogue locale quoi.
Au programme, quatre destinations. La première un lagon aux eaux d’un bleu éclatant. Pendant ce temps l’équipage s’affaire à préparer le déjeuner. Grillade de poisson sur un BBQ bricolé à même le bateau, respect. En observant les autres bateaux présents, je remarque que certains ont vraiment l’imagination débordante avec la présence d’une mini-cuisine coincée entre la coque et l’une des barres assurant le maintient des flotteurs.
Revenons plutôt au décor des environs. Au loin, la mer peu agitée d’un gris/bleu, ici un lagon entourée de pierres calcaire d’une noirceur étonnante. Le tout saupoudré d’une végétation d’un vert intense semée au gré du temps par les oiseaux venant en quête de calme. A première vue, on pourrait croire à la formation de lave volcanique. En effet, la couleur et le fait qu’elle soit ciselée et escarpée est trompeur. Il n’en n’est rien, le plancher océanique s’est retrouvé soulevé par les plaques tectoniques exposant les dépôts sédimentaires (calcaire) à l’air libre et à l’érosion. Celle-ci, depuis des milliers d’années, s’éforce donc de la sculpter à sa convenance.

Départ vers la prochaine destination, le « secret lagoon ». On rejoint une formation rocheuse à la nage. Certains hésitent à se jeter dans l’eau et pour cause des petites méduses entourent le bateau. Plutôt piquant comme accueil. Il y a du vinaigre blanc à bord (efficace pour soulager les piqûres). Alors tant pis, à l’eau, il faudra slalomer entre. Le lagon s’accède en passant dans une ouverture naturelle dans la parois rocheuse. A l’intérieur, un mini lagon entouré de sinistres roche noires parsemées de végétation. Sentiment étrange et confus : entre le Mordor et le Paradis.
On ressort, petit tour de l’île et on repart vers notre prochaine destination : l’ile Shimizu. Destination se prêtant au snorkeling dû à la présence d’un récif corallien. Magnifique session. Poissons de toutes les couleurs, anémones, coraux et autres joyeusetés marines. Au loin, un grain s’approche doucement mais sûrement.
Retour au bateau pour le déjeuner, l’averse est sur nous. Repas à moitié sous l’eau, pas grave : l’eau est tiède et la nourriture exquise !
On remballe direction une plage où l’on fera une nouvelle session de snorkeling. Difficile de s’en lasser.
Retour dans la baie de Corong Corong où on débarque. Je rejoins l’hôtel en passant la plage.
Le soir, je tente une pizzeria réputée. Cuisson au feu de bois et pâte à pizza faite maison. Parfait !
Un petit rhum arrangé au bar français pour digérer et au lit.

Une journée pour rien

Lever au matin pour se recoucher. 39.5°C de fièvre et tourista carabinée. Joie. Ania devait me rejoindre dans l’après-midi. Double échec, le ferry n’est jamais parti. Interdiction au dernier moment des gardes-côtes. Le typhon s’approche.

Vent dominant de force 4 à 5 le matin forcissant 6 l’après-midi, mer agitée, houle d’ouest, des pluies.M-PP

L’aéroport subit le même sort.

ENI 201100Z 18025KT 1SM SH+ OVC050 30/12 Q950

Je me réveille en pleine nuit, j’ai faim et la fièvre est partie. Tant mieux.

De El Nido à Cebu

Pas la peine d’insister ici, mieux faut fuir courageusement. Je book un van en direction de Puerto Princessa (ville située plus au sud et encore épargnée par les remous de la tempête approchant si j’en crois les images satellites. Six heures assis dans un van de 12 places reconverti en 14 places grâce à des sièges custom comblant les espaces vides. Autant dire que nous sommes des sardines. Le conducteur nous fait découvrir sa playlist de chansons d’amour à l’eau de rose. Deux journées, deux ambiances.
A ma droite une nana à l’air renfrogné. On discute rapidement, elle est israélienne et c’est fait voler sa voiture de location (oui oui!) à Manille. Contenant une partie de ses affaires, tous ses papiers et les photos des trois derniers pays qu’elle a visité (Faites des backups !) C’était un vendredi et son ambassade lui a claqué la porte au nez « Trop tard, revenez lundi ! ». Le voyage étant déjà réservé et bon gré mal gré, elle décide de se rendre à El Nido. Sans passeport. Difficile de prendre les choses du bon côté après…

On arrive (enfin) à PP, sur le trajet je réserve un vol vers Cebu après m’être renseigné sur les conditions météorologiques. A l’aéroport, le comptoir me confirme mon analyse d’amateur, les vols sont maintenus (jusqu’à nouvel ordre évidemment). Espoir.

A 22 heures, on décollera en direction de Cebu.

Carnet de bord #9

Arrivée à Sagada

Je me réveille dans le bus avec la lumière du soleil qui se fait trop abondante pour rester endormi. Dehors, on a changé de décors. On est en pleine montagne, en bas une vallée traversée par une rivière. Elle est entourée de part et d’autre par des rizières en terrasse. Des buffles d’eau se reposent tandis que les hommes sont déjà au travail.
Une heure plus tard, nous arrivons à destination : Sagada.
Je me rends directement à l’office du tourisme pour payer la taxe touristique obligatoire pour visiter toutes les attractions du coin. On me donne un reçu qu’il faudra que je présente à chaque fois. Je book un premier tour : « l’aventure trail ». Trois heure de rando avec un guide dans les environs.
Mais avant : le petit déjeuner. Je me présente auprès d’une bonne auberge et commande un des œufs au bacon accompagné d’un café noir. A côté un touriste discute avec la police locale. Visiblement j’arrive après la tempête…
Une fois les formalités terminées, j’engage la conversation : il s’est fait voler son appareil photo pendant qu’il prenait sa douche alors qu’il l’avait accroché à un porte-manteau. Personne dans l’hôtel, sauf un groupe de touristes venus visiter les chambres et le personnel. Ça s’est passé il y a quelques jours et il n’en a jamais revu la couleur. Même après avoir gentiment expliqué que l’appareil n’avait pas de valeur, seul comptait sa carte mémoire contenant les photos de trois derniers pays visités. La carte mémoire n’est jamais réapparu elle non plus. Mystère et souvenirs perdus.
Faites des backup !

Je retourne à l’office de tourisme pour y laisser mon sac après m’être équipé pour la balade. Car oui mon hôtel est loin, très loin… Ça m’apprendra à réserver sans trop regarder les temps de trajet avec les attractions locales…
Mon guide m’attend et c’est parti. On entame la balade en passant par le marché qui se tient là une fois par semaine. On y vend des fruits et des légumes frais. Du riz aussi. On dégringole quelques marches pour arriver aux cercueils suspendus. Tradition locale où il est possible, si on le désire avant sa mort, rester à l’abri de la montagne en attendant que le temps fasse son affaire. Sinon on peut aussi choisir un enterrement classique. Une affaire de goût. Pas de magie ici, le guide m’explique qu’on érige à la va-vite des échafaudages pour venir y ranger le dernier défunt ayant fait le souhait de venir s’y reposer pour un certain temps.
On part ensuite hors des sentiers battus, on traverse rapidement une plantation de caféier. La région est réputée pour leur Arabica. C’est donc pour ça que le café de ce matin était plutôt pas mal ! On se dirige ensuite vers un cours d’eau que l’on remonte jusqu’à une grotte. On allume les frontales et c’est parti on s’engouffre à l’intérieur. On est accueilli par des chauves-souris passant la journée au frais et dans le noir. Quelques minutes plus tard, j’aperçois la lumière au bout du tunnel. On continue à remonter le fleuve jusqu’à une petite cascade. L’eau est profonde de 2,5m m’explique le guide quand je m’inquiète de voir des gamins y plonger la tête la première. Dans un coin, on allume un barbecue. Et oui il est déjà midi !
On remonte par des terres agricoles et des rizières jusqu’au centre-ville. Une belle balade pour découvrir les environs. Je retourne à l’office du tourisme pour voir quelle attraction faire ensuite. C’est en lisant la carte avec attention qu’on m’interpelle. Elle est rousse, très blanche, des yeux pétillants et parle avec un joli accent anglais. Elle s’appelle Ania. Elle me demande si j’ai besoin d’aide. On sympathise rapidement et on est venu à la même conclusion, mieux vaut faire équipe ici pour partager les frais. Car oui tout est…. payant ! En plus des frais de tourisme, pour chaque attraction, il faut être accompagné d’un guide dont les frais commencent à rapidement s’additionner si l’on compte bien profiter de la région. Dans certains endroits la présence d’un guide est justifié dans d’autres… disons que ça permet de financer une partie de la population…
On prévoit donc d’aller faire une expédition souterraine le lendemain. Entre-temps, on part manger un morceau avant d’entamer l’ascension d’un mont pas trop loin en espérant avoir une belle vue sur les environs.
Après quelques péripéties, on commence à grimper sur un chemin qui nous mène directement à une maison en cours de construction. Visiblement on a loupé quelque chose. Les ouvriers nous indiquent gentiment la piste à suivre.
En haut, la vue s’ouvre sur les hauteurs des environs, forêts et rizières. Plutôt sympa !
On redescend pour rejoindre la route principale où l’on se fait questionner par un barrage routier. Ania prend les questions pour interrogatoire en bonne en dû forme « Qu’est-ce que vous avez vu là-haut ? ». La méprise aura au moins fait rire tout le monde.
Retour en ville, Ania repère un musée qui n’a l’air de rien. On y grimpe et là surprise, nous sommes au premier étage d’une maison traditionnelle (on aurait pas dit de l’extérieur) qui affiche une jolie collection d’objets de tout usage de la région. Le tenancier, un natif d’ici, nous narre comptes et légendes à l’aide de ses ustensiles. C’est captivant ; une belle découverte.

Il est 17 heures et je ferais mieux de regagner mes pénates. La dernière Jeepney vient de partir en direction de mon hôtel. La Jeepney c’est le mini-bus local à la différence qu’il s’arrête où on lui demande, que chaque conducteur se donne un malin plaisir à personnaliser son véhicule (on voit de tout) et que le confort est plutôt du genre…. rustique. Bref, je suis à pieds. Une heure de marche, ça grimpe pas mal et il commence à pleuvoir et la nuit tombe. Joie.
Après une longue marche terminée à la frontale, j’arrive dans l’établissement « Coffee Heritage ». Le café à intérêt d’être bon c’est moi qui vous le dit !
Il est situé en hauteur au milieu d’une forêt. A l’intérieur, on se croirait dans un chalet de montagne, la neige en moins pour la période de l’année.
Ici pas de chambre pour moi, mais un dortoir partagé avec certains clients. Je pose mes affaires, prend une bonne douche et part dans la pièce à vivre. Je fais d’abord la connaissance d’Hana et sa mère passant quelques jours ici. Elles sont japonaises, sa mère est venue assister à sa soutenance de thèse. Elle a beaucoup voyagé et étudie la science politique. Après sa soutenance, elle va retourner quelque temps au Japon pour revoir sa famille et ses amis.
Je commande mon repas au comptoir et fait la rencontre de Jenny et de son amie qui me recommandent de tester le café. Elles travaillent dans l’informatique (quel hasard !). Jenny est une habituée, elle vient souvent là pour échapper au tumulte de Manille et de son travail. Elles me proposent de les rejoindre dehors plus tard où le gérant a allumé un feu. Bien équipées, elles ont pensé aux marshmallow. Je termine mon repas décidément bien bon (une autre bonne surprise avec celle du délicieux café) et part dehors.
Dehors tout est silencieux, il semble même que le feu a décidé de brûler sans un bruit tranquillement son carburant.
Hana et sa mère nous rejoignent quelques temps après, on discute pendant que la nuit s’installe. Tout est paisible, une bonne façon de terminer une bonne et longue journée. Je pars me coucher pour y mettre un point final.

Sagada

Décidément on a pas la même notion du silence. Dans le lit double à côté du miens, ses occupants on décidé de concurrencer les coqs à quatre du matin. Ils parlent de vive voix et allume leur frontale sans faire attention à leurs voisins de chambré. Courte nuit, je prends une douche, fait mon sac et me rend en bas.
Le soleil ne va pas tarder à montrer le bout de son nez au dessus des montagnes. Je m’installe dehors avec mon appareil photo pour ne pas louper le moment. Plus tard, la cuisine ouvre, j’en profite pour commander un café qui arrive presque à me faire oublier la nuit tumultueuse (car se sont aussi des ronfleurs hors pair ! Le genre à faire trembler les murs). Je quitte l’endroit pour rejoindre la route afin de prendre la Jeepney se rendant au centre-ville. Je ne suis pas le seul à l’attendre, des mamas sont là avec leur cargaison de fruits et légumes pour les vendre au marché de la ville d’à côté. Tout est chargé dans la Jepneey rendant l’endroit encore plus étroit qu’il n’était auparavant. Il ne fait pas bon d’être grand pour ce genre d’engin.
Arrivé à la ville, je rejoins Ania dans son hôtel où je réserve une nuit. J’avale un petit déjeuner avec elle et nous voilà parti pour la visite d’une grotte. Seul équipement : sandales et frontale. Ça va bien se passer…
On décide de s’y rendre à pieds avec le guide histoire de ne pas payer en plus les frais de transport en van… Après 20 minutes de marche, nous voici rendu devant l’entrée. Notre guide s’absente quelques minutes pour revenir avec… Une Petromax… enfin plutôt une réplique chinoise. Ça rappelle des souvenirs…
Notre guide prend soin de l’allumer et c’est parti pour la descente. Ici tout est soit glissant, soit hyper-glissant. Il faut faire attention où on met les pieds et chaque pas est un challenge. Pas d’infrastructure ici, pas d’électricité, de barrière ou autre. Niveau sécurité c’est plutôt sparciate « Don’t fall here or you die ». On a vu des groupes revenir, visiblement il y a possibilité d’en sortir vivant. On passe dans la première salle, la grotte est superbe et en bon état. L’eau limpide se tinte en dégradé de bleu grâce à calcaire arraché à la paroi lors de sa traversée. Dans la deuxième salle, le guide nous demande d’enlever nos chaussures. Pas qu’on va salir, non. Il nous faut plus de grip et à partir de ce moment il va y avoir beaucoup de passage dans l’eau. On descend encore progressivement, on s’arrête plusieurs fois pour prendre des photos. Ici toute excroissance ou formation a une connotation érotique (y’avait pas Internet à l’époque, fallait bien s’occuper. Finalement les grecques étaient plus sages avec leurs constellations). Arrivé en un seul morceau au fond du trou (voilà que je m’y mets aussi…), surprise une piscine naturelle avec sa cascade. Le guide nous indique qu’on peut s’y baigner. Ni une ni deux, on plonge. Après une heure de descente aux enfers, c’est plutôt une soulagement. Ania crie, un requin des grottes ? Ah non l’eau est juste gelée. On s’y fait après quelques minutes. Ici le plafond est à plus de 30m, c’est plutôt classe comme piscine, au milieu des stala[ct|gm]iques et autres formations rocheuses des profondeurs.
Après un bon quart d’heure, il faut remonter. Une heure de montée plus tard, revoici la lumière du jour ! On remonte vers le centre-ville où on mange un morceau avant de repartir vers la prochaine excursion : la grande chute d’eau. Tient je connais cette route, ah oui c’est celle que j’ai prise hier. Il faut aller au même niveau que l’hôtel pour entamer la balade. Heureusement après une dizaine de minutes un van se prend de pitié pour nous et nous embarque tout en haut ! En nous déposant, je croise Jenny et son amie en Jeep qui reviennent de leur cueillette de café (une activité proposée par l’hôtel). On se présente à la guérite située à côté d’une école où on nous assigne un guide (moyennant finance bien sûr). On part avec un couple d’australiens histoire de partager les frais.
Il faut une bonne heure pour arriver à la cascade. On descend des marches glissantes pour rejoindre des rizières en terrasse. Plus bas un village. Notre guide nous indique que les enfants doivent se rendre tous les jours à l’école par le chemin que nous venons d’emprunter. Il faut être motivé ! Ici la vie scolaire peut être arrêté par manque de motivation (tout ce chemin à parcourir dans les deux sens tous les jours même par temps de pluie) ou par attrait du travail dans les champs et rizières avoisinantes. Dans le village se trouve une mine d’or où les ouvriers extrait la roche plus bas. Elle est remontée grâce à une tyrolienne motorisée par un van d’un certain âge. Une des jantes est reliée au système de traction par une simple courroie. C’est rustique mais efficace visiblement.
Dur labeur surtout que la production n’est pas terrible selon les dires de notre guide.
Nous continuons à descendre les marches à travers des rizières. En haut, on peut entendre les fuites dans les tuyaux apportant de l’eau douce puisée dans les hauteurs aux villages voisins. Finalement nous arrivons à la cascade entourée d’une végétation luxuriante. On s’y baigne quelque temps, le courant est fort, dur de s’approcher de la chute d’eau. La baignade est rafraîchissante et est plutôt bienvenue après cette longue marche. On repart ensuite vers un autre village. Le soleil montre le bout de son nez, donnant l’occasion de prendre quelques photos sympathiques des environs. La remontée ne sera pas longue, un van nous attend pour nous déposer à côté du point de départ. Faudrait pas non plus épuiser les touristes !
Nous revoici à pieds. On commence à redescendre jusqu’au poste de police où on nous propose de nous déposer. Sympa !
Retour à l’hôtel, une sieste s’impose avant le repas. Mais avant une bonne mangue fraîche achetée au marché.
19h, il faut faire vite car il y a un couvre-feu à 21h. Rien de bien militaire, les habitants veulent du silence et de la tranquillité. Pas question d’avoir un bar ouvert ou d’avoir une fête organisée sur un balcon après cette heure.
Effectivement, après avoir fait la connaissance d’un couple de singapourien dans le restaurant, il faut se rendre à l’évidence, il va falloir être motivé pour trouver un endroit où boire un verre. Ils prennent congés de nous et on décide de se rendre dans ce qui semble être le seul bar encore ouvert. Après quelques bières, le bar ferme ses portes. Retour à l’hôtel où on test l’alcool de fraise acheté plus tôt au marché. C’est pas mauvais mais celle-là elle va faire mal…

De Sagada à Batad

Léger mal de crâne prévisible. J’entends Ania qui part de l’hôtel. Elle se rend à Banaue pour la journée avant de partir vers l’île de Coron pour y faire de la plongée. J’entame la matinée tranquillement avant de trouver une Jeepney se rendant à Bontoc. Arrivé à destination où il n’y a qu’un van parant vers Banaue. On m’accueille à bras ouvert. En effet, le propriétaire souhaite attendre qu’il y ait plus de passagers pour partir. Un de plus donc.
Après une demie-heure d’attente et plusieurs passage de Jeepney : choux blanc ! Le conducteur se résigne et nous partons. Dans les passagers, il y a Molly à peine 18ans venue d’Australie et son amie (entrevues à la cascade la veille) puis David et Eric. David est français et habite à Toronto et son ami Eric est aux Philippines pour travailler ici. Après une heure et demie de route nous arrivons enfin à Banaue. Arrêt obligatoire à l’office du tourisme pour payer la taxe de tourisme. Deux solutions pour se rendre à Batad, un tricycle ou attendre la seule et unique Jeepney qui s’y rend à 15h. Comme David et Eric souhaitent se rendre aussi sur place, nous décidons d’y aller ensemble. Après un repas bien mérité nous nous rendons dans au point de rendez-vous de toutes les Jeepney du coin. Celle-ci est déjà bien remplie et nous ne tardons pas à démarrer. Je suis assis à côté d’une habitante du coin qui sympathise rapidement. Pas d’illusion, elle guide à ses heures perdues et me propose ses services. Elle s’appelle Ritchy et a toujours le mot pour rire. Pourquoi pas !
Après quarante minutes de trajet, nous arrivons à la fin de la route. Celle-ci n’est pas encore terminée et pour se rendre au village il faut s’armer de courage pour dévaler la piste qui y mène. Certains apportent des sacs de riz de plus de 30Kg. Comme Ritchy me l’a fait remarquer, il vaut mieux être solide et en bonne santé pour habiter là… Je l’aide à descendre ses courses et elle m’accompagne à la guesthouse que j’ai réservé plus tôt. Le village est situé dans les hauteurs des rizières, l’ambiance est plutôt rustique. La guesthouse est idéalement placée, pas d’habitation en dessous. La nuit tombe mais je peux apercevoir le panorama depuis la terrasse. On fixe l’heure de départ de la balade avec Ritchy pour le lendemain. La nuit est tombée, je commande mon repas qui arrive rapidement et part me coucher rapidement, le voyage a été long;

Batad

7h30 Ritchy est déjà là, je prends mon petit-déjeuner. La balade commence dure, il faut partir dans les hauteurs. Tout le village est assis sur l’une de face de la colline, le dénivelé est plutôt important et les marches glissantes. Mais ça se fait. Pendant la balade Ritchy m’explique un peu la vie ici. Il faut savoir que les rizières en terrasse existes depuis plus de 1000 ans. Chaque famille hérite générations après générations des champs de riz et c’est leur responsabilité de l’entretenir et de les cultiver. Cependant, la récolte annuelle ne suffit plus ! Obligé d’acheter du riz commercial pour combler le manque. D’un autre côté, les familles ne se contente maintenant que d’une seule récolte par an. Le travail est difficile car tout est fait manuellement. Vu la pente ardue, pas de mécanisation possible. Depuis quelques années le tourisme de masse se développe dans la région ce qui constitue un apport d’argent non négligeable vu les prix pratiqués. Le mari de Ritchy travaille jour après jour dans leur champ pendant qu’elle s’improvise guide de la région pour arrondir les fins de mois. Plus besoin – donc – de produire autant de riz qu’auparavant. Entre le dur labeur aux champs et balader les touristes dans les alentours, le choix est vite vu.
Cependant, être accompagné d’un guide n’est pas sans intérêt. Déjà pour les explications sans lesquelles ont manquerait toute un chapitre de l’histoire de la région. Et d’autre part pour être sûr de suivre toutes les règles non explicites. En effet, il ne faut pas marcher n’importe où. La consolidation et l’entretien des rizières représente une majeure et lourde partie du travail (malgré la présence de murs en pierre). Gare à vous si vous osez mettre le pied dans une digue fraîchement construite, on saura vous
La vue est magnifique malgré que ce ne soit pas la saison de la récolte (vers mars/avril). Les rizières vides de plantation reflète la lumière. Nous grimpons jusqu’au point culminant pour ensuite redescendre vers la cascade locale. Pas de short de bain dans mon sac et pas question d’en louer un à un prix prohibitif. Tant pis ça sera pour la prochaine fois. On remonte vers le village en bas des rizières. C’est le village originel avant que la région ne se développe. Chiens et poules cohabitent ensemble, il ne reste plus qu’une habitation traditionnelle. Maintenant on se contente des parpaings et de l’acier galvanisé en guise de toit. Ici une couturière tente de vendre des habits traditionnels fait maison. On se quitte au niveau de la guesthouse. Rendez-vous demain pour une randonnée vers le village voisin.
En fin d’après midi, je fais la rencontre d’un couple de français. On sympathise, ils viennent de faire la randonnée depuis Banaue (1 jour de rando pour y arriver) ils viennent simplement prendre leur repas avant de repartir. Ensuite un couple de néerlandais entame la discussion. Ils viennent d’arriver dans les environs. Après quelques conseils tirés de ma courte aventure, nous décidons de partir ensemble demain afin – notamment – de mutualiser les frais.
Pour le reste de la journée : lecture, repos et coupure de courant.

De Batad à Cambulo

Le matin Ritchy nous attend fidèle au poste pendant que nous prenons notre petit-déjeuner. Une fois avalé nous repartons par le même chemin qu’hier. Cette fois-ci je prends un bâton de marche, les retours des touristes de passage évoquant un chemin plutôt boueux et glissant.
Justement le voici qui commence, on s’arrête à la dernière cahute du village proposant quelques boissons et inévitables noix de coco. On commence à entamer le gras du mou. Interdiction de marcher sur les bas-côtés du chemin sous peine que le sol ne se dérobe sous nos pieds et d’atterrir cent mètres plus bas. Après plus d’une heure de marche nous arrivons enfin au village. Il pleut depuis déjà un moment et l’éclaircie n’a pas l’air d’être au programme. Nous visitons le village. Pendant la pause boisson, le tenancier nous explique l’origine de la panne d’électricité qui dure maintenant depuis hier soir. Une équipe d’ahurie aurait fait sauter un morceau de la montagne à la dynamite (probablement lié à la construction de la route vers Batad). Le glissement de terrain en résultant aurait emporté une partie des pylônes électriques en contre-bas dans le fleuve. Forcément ça marche moins bien.
Vu la tête de Ritchy, l’heure n’est pas aux moqueries : les réparations devraient prendre plus d’un mois. Noël aux bougies, pas de frigo, plus de téléphone portable. Retour dans le confort du début du siècle précédent. Déjà que les conditions ne sont pas idéales, ce n’était pas la peine d’en rajouter.
La visite du village se poursuit avec la découverte de l’école dont les infrastructures sont plutôt démesurées par rapport à l’endroit. Investissement du gouvernement. Soit. Plus loin, on trie le riz. Ici on s’efforce de construire les fondations d’une future maison. Pas facile vu la topologie du terrain.
Nous repartons sous une pluie battante. Encore une fois, il faut faire attention où on met les pieds, surtout au niveau des rizières que nous devons longer. Certains rebords n’ont pas été renforcé par du ciment et il faut faire attention à ne pas détruire les digues façonnées à la main. Nous revenons après une bonne heure de marche. Arrivé à la guesthouse, je fini rapidement de remballer mes affaires. Le tricycle que j’avais commandé à Banaue pour venir me chercher m’attend déjà depuis 15 minutes. On me rassure en me disant que si j’ai déjà payé il attendra le temps qu’il faudra. Moui.
Ritchy m’accompagne en haut du village jusqu’à une intersection. On se dit au-revoir et je commence la remontée de la piste jusqu’à la fin de la route. Le chemin est en pente et le sac plutôt pesant. En sueur, j’arrive jusqu’à mon conducteur qui me propose d’aller faire un tour dans un village avoisinant avant de redescendre. C’est gratuit, c’est juste pour la découverte. Michael de son nom. Père de deux enfants, il a arrêté la culture du riz pour faire conducteur de tricycle. Ça rapporte à peine de quoi vivre me dit-il. Il ne souhaite pas avoir une famille nombreuse et veut éviter à ses enfants ce qu’il a vécu étant jeune.
Il faut savoir que les familles comptent parfois plus de 6 enfants. Pas d’allocation. Il est difficile pour les parents de subvenir à leurs besoins. Beaucoup d’enfants n’ont pas d’autre choix que d’aller travailler. Entre une école pas forcément facile d’accès (pour certains c’est plus d’une heure de marche dans des chemins plutôt dangereux) et un travail permettant de subvenir à leur besoin, le choix est vite fait.
La vue du village est magnifique. Nous continuons à discuter de la situation de région. Il souhaite se reconvertir en maraîcher, ‘parait que ça paie plus.
Nous redescendons à Banaue où j’avale enfin mon déjeuner dans un restaurant local. Plus tard j’entre dans le bus de nuit direction Manille après avoir fait le plein de vivre à la boulangerie du coin. Marrant tous les français du coin y font la queue, on fera pas plus cliché.
Après une courte nuit, nous arrivons vers 5 heures du matin au terminus (des prétentieux). Direction l’aéroport. La compagnie a reculé mon vol à 8h au lieu de 10h tant pis pour la confortable marge.
Il faut savoir qu’à Manille, le trafic doit être pris en compte dans les temps de trajets. C’est l’embouteillage continuel. Arrivé à destination, le garde à l’entrée vérifiant les tickets tique en regardant ma résa. Et pour cause, j’ai réservé un vol pour la veille…
Arrivé au comptoir, j’invente une histoire carabinée. Car, dû à la modification de l’horaire de mon vol, il m’est autorisé de réserver un autre vol sans frais. Reste plus qu’à expliquer pourquoi je me pointe une journée après le départ du vol.
Une passe jedi plus tard et on me book sur le prochain vol vers El Nido, sans frais. Parfait !
Dans l’aéroport je recroise David et Eric qui partent eux vers Coron Island. On prend nos contacts respectifs car ils prévoient de descendre ensuite à El Nido.
Quelques heures plus tard, me voici dans l’avion en direction des iles paradisiaques.

Carnet de bord #8

Manille

Arrivé à l’aéroport, même procédure qu’à l’habitude : carte sim 4G, cash, téléchargement de l’application de taxi (ici « Grab »).

Visiblement la vie coûte moins cher ici, la course de taxi jusqu’à l’AirBnB me coûte que l’équivalent de 3€ pour une heure de trajet. Pour l’occasion, j’ai un aperçu de la circulation difficile d’ici.
On peut dire que le décor a radicalement changé, l’urbanisation est chaotique. Certains endroits sont laissé à l’abandon, pas de trottoirs ou presque. La circulation est dense, pesante et bruyante telle une fourmilière de béton et de métal.

Le taxi me laisse à quelques mètres de ma destination, il faut que je traverse la route. Heureusement, il y a un passage piéton pas trop loin. Jeremy m’attend au pied de l’immeuble, il est missionné par mon hôte pour m’accueillir. Le bâtiment fait 26 étages et contraste avec le paysage urbain avoisinant. Le garde vérifie mon identité et nous devons faire la queue pour prendre l’ascenseur. Quinze minutes plus tard, nous voici arrivé, l’appartement est petit mais confortable. Je me pose quelques minutes puis tente une sortie pour manger un morceau. La nuit est tombée et à l’entrée de chaque magasin un garde armé est en poste pour assurer la sécurité de l’établissement. Aux coins des rues, des policiers sont armés en fusil à pompe. Ambiance.
Après avoir erré dans des rues bruyantes et chaotiques, je prends mon premier repas dans une chaîne de restaurant chinois. Ça fera le job.

Découverte de Manille

La journée est dédiée à la découverte des attractions du coin. Je décide de me rendre à pied jusqu’à Intramuros : vieille ville fortifiée par les espagnoles. De jour, la ville n’a l’air plus accueillante. Des enfants à peine habillés jouent sur ce qu’il reste des trottoirs, certains quartiers tiennent plus du bidonville qu’autre chose, la pauvreté est partout et bien visible. Pourtant, on trouve à certains endroits des centres-commerciaux plantés là comme des verrues, des Starbucks et autre joyeusetés de la malbouffe industrielle. Une vingtaine de minutes plus tard, me voici arrivé à l’une des portes. On me propose un tour en tricycle en me disant que la marche à pied prendrait environ 6 heures. Plus c’est gros, plus ça passe…

Visite de l’église Saint-Augustin, il est midi, je me dirige vers un restaurant afin d’y prendre un brunch. Aussitôt sorti, on m’interpelle pour la 150ème fois pour tour un tricycle, ils m’auront eu à l’usure. Nous faisons donc le tour des différentes constructions catholiques et vestiges du passé coloniale espagnol. Au bout de deux heures, je prends congé de mon chauffeur et continue d’explorer à pied direction le fort Santiago. Ici j’en apprends plus sur la vie et les derniers instants de José Rizal. Grand figure nationale, il a eu un rôle important dans la lutte contre la colonisation espagnole.

Je me dirige ensuite vers le front de mer en commençant par le fameux hôtel H20 puis redescend en longeant l’ambassade américaine. Je m’arrête ensuite au début de la promenade qui semble être squattée par les sans-abris. Je m’arrête prendre une photo d’un chat occupé à observer le couché du soleil. Soudain dernière moi, un cocher m’interpelle. Il me propose de me prendre en photo. Me demande de monter dans sa carriole « It’s Free ! » tout en prenant des poses. Pourquoi pas. D’un coup il monte, prend les rênes et le cheval s’élance. Là c’est mal barré… Il me dit qu’on va faire un tour car il veut me faire découvrir le front de mer vu que c’est mon dernier jour « Enjoy ! ». Quelques mètres plus loin, un autre homme d’une carrure imposant monte dans la voiture « It’s my father ». Bon, je ne sais pas combien ça va me coûter, mais tant qu’à y être autant profiter du voyage…
On doit bien faire un tour de trois quart d’heure. Pendant ce temps, le cheval est resté impassible devant la circulation bruyante. Je leur demande de me déposer à l’endroit où tout a commencé. La carriole s’arrête. Maintenant, il faut payer le cheval car il a travaillé. Bon ça c’était inévitable. « Combien ? » « 15 000₱ ! » (~250€). Heu à ce prix là, j’achète un cheval…. S’ensuit une longue et interminable négociation… Je n’ai qu’un billet de 1000₱ mais ça ne leur suffit pas… Au moment où j’ai ouvert mon porte-feuille, le cocher a pu repérer que j’avais quelques dollars… Problème, je n’ai qu’un billet de 10$ et 50$, pas de petites coupures… Au final, je récupère mon billet de 1000₱ leur donne celui de 50$. Bien, je sors de la carriole. Maintenant ils réclament un pourboire (et oui j’ai payé le cheval)…. Non mais et puis quoi encore ?
Belle arnaque pourtant évidente quand on y pense… On ne m’y reprendra pas.

Retour à l’AirBnB un poil contrarié.

Musées et départ vers le nord

La journée va être longue car mon bus vers le Nord ne part qu’à 23h00. Le matin je croise Jeremy et son acolyte qui veulent accéder à la chambre de ma logeuse, mais celle-ci a oublié la clé à l’intérieur. La porte cède au bout de 30sec à l’aide d’une carte bleue et d’un peu de persuasion. OK, donc les serrures c’est vraiment pour la déco ici. Il me propose de laisser mes affaires ici jusqu’à 19h et aussi de m’imprimer mon billet de bus. Je me suis trompé dans la résa, j’ai mis son numéro de téléphone au lieu du mien. Du coup il reçoit les notifications ainsi que les instructions. C’est au final une bonne chose car je n’avais pas vu qu’il fallait obligatoirement imprimer le billet.

La matinée étant bien avancée, je pars en direction du musée des beaux-arts. Le bâtiment est plutôt imposant et bien entretenu. On y retrouve des artistes locaux. Je mange mon repas dans un grand centre commercial où tout le monde est fouillé avant d’entrer. Ensuite, direction le Starbucks du coin pour profiter de la connexion Internet et d’un peu de calme.

19h, je retrouve Jeremy dans le hall de l’immeuble qui me tend mon billet. On se dit au revoir, je monte prendre mes affaires, réserve un Grab en direction du terminal de bus. La circulation est vraiment difficile et j’ai bien fait de prendre une marge de manœuvre conséquente. Pendant le trajet, on sillonne entre les travaux en cours d’une autoroute aérienne. Le contrat a été remporté par une compagnie Japonaise. Tous attendent la fin de sa construction, en attendant il faut faire avec embouteillages supplémentaires que ça engendre…

Après quelques minutes de recherche, mon chauffeur trouve la bonne direction pour le terminal de bus. C’est impressionnant, le quartier en est rempli et il faut s’assurer que l’on est bien dans celui de la compagnie que l’on a réservé. Je présente mon billet, on le tamponne tout en précisant mon numéro de place. Côté fenêtre, ouf ! J’ai une bonne heure devant moi, j’en profite mon explorer rapidement le quartier. Je trouve un petit restaurant où je prends une soupe de mais avec un peu de viande. Je fais quelques courses dans une petite supérette afin d’avoir de quoi grignoter dans le bus et le matin.

Il est bientôt l’heure, je grimpe dans le bus, j’ai pas mal de place pour les jambes. Heureusement, j’ai pris l’option bus « premium ». Il y a même des toilettes à bord. Le grand luxe. Avant que le bus ne parte, des vendeurs en profitent pour l’aborder et proposer leur souvenirs et quelques denrées alimentaires.

Le bus s’élance finalement et c’est parti pour neuf heures de route. Je m’endors rapidement au bout d’une heure…