Carnet de Bord #2

Taichung

Le paysage qui défile devant mes yeux se compose de maisons indépendantes, d’exploitations agricoles, rizières et industries.
Arrivée très rapide depuis Taipei en prenant le « Hight Speed Rail », le TGV local. A savoir que les stations pour se type de train sont indépendantes de celle opérant pour les trains conventionnels, elles se souvent écartées des centres-villes. Probablement pour un souci de logistique et aussi de nuisances sonores.

Première étape avant de rejoindre l’AirBnB réservé la veille, la visite du « Fine Art Museum » siégeant à quelques lieux de là.
Au pied de la station les innombrables bus se disputent les destinations, les voyageurs s’orientent avec difficulté, Google Map s’affole et se contredit au fur et à mesure que les minutes passent.
Finalement, c’est plutôt pratique le métro…

C’est après quelques hésitations et renvois à la case départ de la part des chauffeurs qu’un aimable local me propose son aide. Il prend plusieurs minutes pour s’assurer du meilleur trajet à me conseiller. Il parait jeune, peut-être pas du coin, probablement en visite, mais prompt à aider l’étranger en galère. Il m’écrit sur un papier la destination et l’arrêt à demander au chauffeur puis m’offre une orange : « Just eat ! ». Après l’avoir remercié vivement, je n’ai à lui offrir en retour que ma dernière friandise japonaise achetée la veille.
Note pour plus tard : penser à faire une réserve de petits cadeaux à offrir.

Arrivée au musée, après un frugal repas (soupe de haricot), dépose du sac dans un casier (ouf !) et début de la visite. Beaucoup d’espace, plusieurs pièces sont dédiées à des installations parfois engagées, parfois simplement pour la beauté de l’art. On y retrouve des artistes du coin et d’autres venant les pays au alentour.

L’AirBnB est plutôt spacieux mais a l’air plutôt désert, pourtant ma logeuse prétend habiter là. Je ne croiserai plus personne ici jusqu’à mon départ.

Taichung compense son déficit de métro par un maillage de lignes de bus entièrement gratuites (tant qu’on reste à une certaine distance du centre-ville bien sûr). Un monorail est quand même en début de construction.
Petit bémol cependant : c’est long. Affreusement long même. Entre l’attente du bus et le trajet en lui même, les minutes s’accumulent et la destination est parfois atteinte plus rapidement grâce à l’usage de ses jambes.
Note pour plus tard : penser à vérifier qu’Uber fonctionne ici.

Taichung ressemble plutôt à une ville provinciale, le centre-ville est épuré, la nouvelle gare a supplanté l’ancienne dont il ne reste que les anciennes infrastructures. Les kiosques où jadis étaient installés les contrôleurs de billets ont laissé la place aux portiques automatiques. Un joueur de flûte continue à faire retentir ses airs occupant le même endroit depuis des années. Maintenant, les voyageurs s’empressent de rejoindre la nouvelle gare ne lui feignant qu’un simple regard.

Le tour de la ville est bouclé, place à l’aventure dans la montagne. La journée d’après est dédie à la visite du « Sun Moon Lake », plus grand lac de Taiwan et perché dans les hauteurs.

Sun Moon Lake

Trajet en bus confortable, arrivée l’office du tourisme où on peut acheter des tickets pour visiter les points cultes des alentours par bateaux. Les moins pressés choisiront le tour du lac en vélo, trente kilomètres tout de même. Un petit déjeuner improvisé et pas forcément bon marché et en route matelot.
Débarquement sur la première destination, on est accueilli par la musique et les chants de l’ethnie de la région (il y a officiellement quatorze ethnies reconnues sur l’île). L’endroit est très touristique et très surfait comme tout site « incontournable ». La première impression n’est pas forcément la meilleure dans ce genre d’endroit. Mieux vaut partir loin des foules, visite rapide du temple local et déviation vers la première piste de trail venue. La piste monte jusqu’au temple bouddhiste perché plus haut et surmontant une bonne partie du lac. Il est dédié à un moine ayant traversé une bonne partie de la Chine pour continuer son voyage en Inde et à travers le reste de l’Asie. Le backpacker de l’époque en gros.
Il règne ici une certaine sérénité probablement aidée par la vue imprenable sur les environs et les chants diffusés par des hauts-parleurs. Prochaine étape : la pagode construite par l’ancien président Chiang Kai-shek en l’honneur de sa mère.
Après avoir visité l’ancien palais présidentiel qu’il occupa jadis à Taipei, les nombreux portraits de cette dernière témoigne de la reconnaissance qu’il avait pour elle. On m’a raconté qu’il aimait souvent venir ici pour se reposer.
Après avoir grimpé quelques centaines de mètres, la pagode de dévoile sous mes yeux, un escalier permet au public d’accéder à son étage le plus haut, cool ! L’endroit résonne énormément, et un groupe de touriste s’en amuse, ça rend plutôt pas mal. Pourquoi ne pas essayer une prise de son. En haut, la vue est imprenable. Vue à 360° sur tout le site, lac, montagnes, forêts. Bingo !

Avant ma venue, j’avais lu quelque part que le nom du lac provenait de sa forme. J’essaie d’en trouver la raison, il n’est pas rond, a encore moins en forme de croissant, et pas de rapport avec l’écriture chinoise (日月). Je demande au hasard à une touriste si par hasard elle pourrait soulever ce mystère. Visiblement, je ne suis pas seul à me poser ces questions sans avoir de réponse cohérente. On sympathise, elle s’appelle « Jane », malaisienne et à Taïwan pour des vacances après avoir quitté son travail d’avocate qui ne lui convenait plus. Comme nous allons dans la même direction (en même temps vu que c’est un lac, c’était un peu fifty-fifty), on décide de s’y rendre ensemble. Elle voyage seule, c’est sa première fois, elle a tout planifié et réservé à l’avance. Pas de chemin de randonnée, il faut suivre la route, heureusement juste avant la fin je repère un chemin passant par un camping longeant ensuite la bordure du lac (vu la taille de l’engin, je pense qu’on peut envisager l’emploi de « côte »). Après une courte balade bucolique, on arrive au port suivant. Il est plus de quatorze heures et la faim commence à se faire sentir. Rapide repérage des différents stands de street food et on s’organise un petit pique-nique que nous consommerons plus tard sur un banc face au lac.

Dans sa bucket-list : voir le coucher de soleil sur le lac en se rendant dans les hauteurs grâce à une télécabine (pas de doute c’est vraiment touristique). Je regarde tout de même le planning du dernier métro bateau et surtout du dernier bus en fonction de l’heure du coucher de soleil : tendu mais ça passe.

Le chemin longe la côte (oui c’est acté), quelques cabanes flottantes de pêcheurs se dévoilent à nous, on traverse rapidement une volière à papillon tristement vide (ce n’est peut-être pas le bon moment). Plus triste encore, la dernière télécabine vient de partir, loupée à quelques minutes. En même temps, les nuages commencent à couvrir le soleil couchant, ça ne présage rien de bon.

Une bière plus tard, nous repartons sans un rayon pour le terminus des prétentieux. Dernière traversée, nous avons pris deux compagnies différentes, de mon côté j’ai le bateau pour moi-même. Jane m’accompagne au départ des bus pour Taichung, c’est un peu chaotique mais grâce à son aide (elle parle malais, anglais, cantonnais et mandarin) j’arrive à monter dans le bus qui n’emmènera à bon port.

Dernière journée à Taichung

Matinée dédiée à l’organisation de la suite du voyage, rien à signaler. Si ce n’est qu’il me faut : réserver un billet de train pour la destination suivante (Chianji), une nouvelle carte sim, du cash et manger. Une fois ces besoins comblés ; probablement tirés tout droit de la pyramide de Maslow. Il me faut me rendre à deux endroits hyper éloignés de la ville. Mon quota bus personnel étant bien rempli par ces dernières jours, allons nous initier au sport local : la conduite en scooter. Un local pas loin de la station de train accepte de m’en louer un avec mon permis de conduite international et une emprunte de CB (faut pas déconner non plus). Débuts un poil chaotique, quelques notions du code de la route local observé depuis que j’ai mis les pieds ici et la chose se passe plutôt bien. La conduite des voitures est plutôt respective des scooters et autres deux-roues. J’arrive donc à ma destination après environ trouzemilles arrêts sur le bas-côté pour vérifier le trajet sur Google Map. Pour ma défense, il empruntait pas mal d’intersections et je n’avait pas encore mis l’option « Éviter les autoroutes » ce qui a pas mal remis en question les suggestions de trajet au fil de la route.

Arrivée au musée du tremblement de terre du 21 septembre 1999, 7.3 sur l’échelle de Richter, un des plus meurtrier du pays. Il faut savoir que l’Île est située en pleine zone de subduction entre la plaque eurasienne et celle philippine.
Le musée est situé sur l’ancienne piste d’athlétisme traversée par la faille à l’origine du séisme. Grâce aux lignes dessinées par des couloirs de la piste, il est facile de voir le déplacement de terrain engendré par l’événement.
Depuis 1999, Taiwan a imposé des normes de constructions anti-sismiques pour tous les nouveaux bâtiments. Une petite démonstration de l’avant-après.

Sorti du musée, je me rends compte que la prochaine étape ferme dans une heure. A moins d’inventer le portail de téléportation entre-temps, il faut passer au plan B : prendre la hauteur sur les événements (souvent ça marche plutôt bien comme plan B). Le trajet me fait passer par des zones plus rurales bordées de rizières et pourquoi pas assister au coucher de soleil sur un pont certains s’arrêtent nonchalamment pour y prendre des photos ou juste en profiter.
Du haut du plateau, la vue est imprenable. D’un côté le paysage se dévoile sur les lumières de la ville. De l’autre, une plaine tacheté de lumière semble s’étaler à l’infini.
Redescente et remise du scooter à ses propriétaires, un repas rapide et il est temps de clôturer cette journée.

Note pour plus tard : on peut avoir froid en scooter même s’il fait 26°C. Penser à prendre un coupe-vent la prochaine fois.

Carnet de bord #1

Après quelques jours de début du « vrai » voyage, je pense qu’il est temps que j’ouvre ce carnet de bord. Les souvenirs périssent tellement vites qu’il est de bon ton d’en garder une trace écrite pour s’y replonger plus tard. C’est aussi l’occasion de partager mon quotidien pour ceux et celles qui désirent suivre mes aventures.

Taïwan, je ne savais pas exactement ce que j’allais y trouver. Tout du moins j’avais anticipé une sorte de mix Chine/Japon, un côté balancé industriel/nature/ville, et… c’est tout.
Je suis parti sans planification de voyage détaillée. Une volonté, sûrement, de se laisser la surprise de ce j’allais trouver sur place, d’aller au gré des rencontres et des envies. Le tout probablement saupoudré d’une légère pointe de flemme, on ne va pas se mentir….
Seul objectif en tête : faire le tour de l’île, des découvertes et s’en mettre plein la vue niveau paysage.


Taïwan donc.
Arrivée sans heur et passage du poste de frontière sans encombre.
Cette partie n’était pas forcément gagnée. En effet, ici on vous laisse rentrer si et seulement si vous témoignez de votre envie de partir de l’île grâce à un billet d’avion d’une destination de votre gré (tant que c’est en dehors du Taïwan bien évidemment).

Accueillant, oui mais sous conditions.

N’ayant pas d’idée du temps que je vais mettre pour faire le tour, autant dire qu’aucun billet de sortie du territoire en bonne et due forme n’a été réservé à l’avance.
Heureusement, il existe des solutions pour ça, et c’est passé comme une lettre à la Poste.

Une fois sorti, le premier stand de carte sim prépayée était en vu. Et c’est parti pour 7 jours de 4G illimité. Pour moi, la 4G ici est essentielle, traduction du Klingon local, Google Map, AirBnB avec adresses plus ou moins correctes (un peu de challenge quoi), Uber. Bref, la base.

Une fois bien équipé, il temps de prendre le bus qui me déposera à une dizaine de minutes de l’adresse donnée par mon logeur airbnbiesque (demande d’ajout au dictionnaire déposée à ce jour auprès de l’académie française).
Le premier aperçu que j’avais eu en survolant la côte se confirme le long de la route : quelqu’un c’est amusé ici à mixer la Chine avec le Japon. Le bus diffuse une émission de télé filmant des ados se prêtant à diverses expériences culinaires, le tout surenchéri avec quelques « mickey » et onomatopée visuelles histoire d’en rajouter des tonnes. Hum… Japon. Au ralenti, tout le bus semble avoir décidé d’être l’épicentre du prochain « big one », le chauffeur a les distances de freinage plutôt courtes. Hum… Chine. On renifle fortement à ma droite plutôt que de sortir un kleenex. Hum… J’hésite ! Le paysage défile sous mes yeux laissant dévoiler petit à petit les abords de la capitale.

Arrivée à l’AirBnB, petite chambre cosy qui évidemment a l’air plus petite que sur les photos (merci le fisheye), mais bien équipée et qui fera « la job ».
En parlant de « job », il semblerait le fruits de mes cherches m’est portée en plein quartier de débauche japonaise. Lady bar, Izakaya plus ou moins net, restaurant d’anguille (véridique) et autres réjouissances culinaires. Enseignes et menus sont affichés en japonais et les rabatteuses visent les nippons en quête de distractions pour une partie de la nuit. Certains, cependant, ont l’air de feindre l’étonnement voire l’indifférence et semblent s’être réellement perdus dans le quartier.
C’est vrai que le pays semble attirer touristes et salarymen japonais. Pour la petite histoire Taiwan fut une colonie du Japon (cédée par la Chine) rendue à ses habitants en 45, depuis les relations et l’indépendance avec la Chine sont plutôt floues. A vrai dire, le nom officiel du pays « République de Chine » (à ne pas confondre avec la République Populaire de Chine) laisse planer un certain doute…

Les deux jours, ont été consacrés à la visite de Taipei. 101 Tower avec sa vue imprenable sur la ville et son ascenseur le plus rapide du monde… Enfin jusqu’en 2015.
Temples, marchés de nuit, visite du quartier de Ximen, quelques jardins et du shooting de nuit.

Premier, constat, tout le monde a l’air paisible et bienveillant. Deuxième contact : difficile d’en faire l’expérience plus directe. Barrière de la langue (le mandarin) et peut-être une certaine timidité d’un côté comme de l’autre. Cependant, j’ai toujours trouvé de l’aide dans mes vagabondages, personne a l’air décidé de laisser l’étranger dans sa galère. Préférant manger dans les petites gargotes (budget et authenticité oblige), il y aura au mieux un menu avec quelques photos, au pire quelques lignes affichées au mur avec simplement le prix. Amstramgram… pas nécessairement, il y aura toujours une personne pour vous aider. Quelques mots d’anglais, des gesticulation diverses et le tour et joué !

En parlant d’étrangers, ici on croise très peu d’occidentaux. Il y a par contre une grosse proportion de touristes venant des pays aux alentours.

Pour le moment la découverte est plutôt agréable ! Prochaine étape : le début du tour de l’île en commençant par Taichung.

Un Dim Sum plus tard…

Me voici arrivé à Hong-Kong pour les 10 prochains jours !
Au programme : un mariage, visiter la ville de long en large et en travers, et tester ses délices culinaires.

Grosse journée aujourd’hui avec la visite du quartier de Mong Kok et Tsim Sha Tsui à pieds sinon c’est moins fun.
Pas de jet lag à déclarer, l’état de fatigue avancé n’a pas voulu en tenir compte et c’est tant mieux !

Pour les curieux, j’ai commencé à mettre en ligne la scéance de shooting d’aujourd’hui !
Vous pouvez jeter un oeil à la galerie ici.