Alishan et heureuses rencontres
Me voici arrivé à la gare de Chiayi depuis Taitung. Voyage rapide et sans encombre, dès la sortie de la gare on me propose de louer un scooter. Parfait je n’aurai pas trop à chercher comme ça ! Après quelques gesticulations hasardeuses, on se met d’accord sur la durée et le prix de la location ainsi que le type d’engin. Pas question d’explorer la montagne en 50cm3…
Pour le moment, la priorité est au petit dej’ enfin plutôt au brunch vu l’heure avancée. On est dimanche et quel heureux hasard m’emmena devant ce qui doit être le seul restaurant du coin à proposer de savoureuses formules brunch !
Prise en main du scooter et c’est parti pour l’aventure. Premier arrêt : la tour du coin située dans un parc. Je m’y promène tranquillement et monte admirer la vue du haut de la structure. La vue est belle, on peut choisir de faire face aux montagnes avoisinantes ou de simplement contempler l’étendue de la ville.
Début de la route, le scooter grimpe sans broncher sans broncher. Petit à petit, Le paysage urbain s’efface pour laisser la place à l’imposante montagne. L’ambiance a l’air plutôt festive dans les villages que je traverse, des pétards résonnes dans la montagne, ici et là on allume des feux d’artifices en plein jour ; probablement une fête religieuse.
Je trouve la réponse à mes questions quelques kilomètres plus loin. Perché au creux d’une montagne, un temple bouddhiste semble être au cœur des festivités. De nombreux bus sont arrêtés sur un parking et déversent leur flux de pratiquant venus participer. Je me m’arrête, il ne faut pas louper ça.
Tous sont venus des villes et villages avoisinant. Chaque ville se présente devant le temple et exécute leur chorégraphie devant les spectateurs. Il règne ici une atmosphère incroyable : la magie du lieu, la musique, l’odeur de l’encens, le spectacle, tout y est.
La nuit commence à tomber et il est temps pour moi de repartir. Une heure plus tard, j’arrive dans le village où j’ai déniché la guesthouse. Me fiant à l’adresse indiquée, je demande mon chemin à une boutique de thé (le thé ici est très réputé) : réponse négative. Après quelques détours, je trouve une femme parlant anglais, qui me confirme que l’adresse est bien la bonne. Je retourne sur mes pas pour découvrir que la guesthouse est mitoyenne du dit-magasin.
Frank (mon hôte) m’accueille chaleureusement ! La chambre est plutôt spartiate, très humide mais ça fera l’affaire. Il fait nuit, l’exploration des lieux sera remise à plus tard. J’ai l’impression d’être le seul hôte dans cette grande guesthouse. Plus tard, j’entends du bruit dans la chambre voisine, les murs ne sont pas très épais.
Je descends m’acheter de quoi manger et boire dans le supermarché du coin. Frank me propose de le rejoindre dans le salon où la télévision régurgite les « news » de la journée. Quelques minutes plus tard, mon voisin de chambrée nous rejoint et partage les fruits de sa chasse locale : des spécialités taïwanaises ! Décidément, je crois que je n’ai pas mis les bons paramètres dans mon radar à bouffe. Je monte rapidement dans ma chambre pour rapporter du poisson séché et une spécialité achetée plus tôt dans une aventure précédente. Il s’appelle Frank (lui aussi), nous commençons à converser en anglais, mais les mots lui manque. Qu’à cela ne tienne, celui-ci lance rapidement Google Translate et utilise la reconnaissance vocale pour que nous puissions converser à tour de rôle dans nos langues maternelles respectives. Pratique.
Il travaillait dans l’informatique et c’est suite à un grave souci de santé qu’il a décidé de créer sa société de cosmétique et plus particulièrement dans le soin de la peau. Il pratique le Taï-chi et le Qi Gong et propose de les utiliser dans l’application des soins qu’il pratique avec ses étudiants et employés. Nous conversons jusqu’à tard, on parle politique, économie, de la Chine, de l’Europe et de nos expériences communes. Le courant passe bien et nous décidons de nous rendre ensemble le lendemain explorer les environs. Frank (l’autre Frank), nous recommande un sentier loin des touristes permettant de découvrir la vie sauvage des alentours. Rendez-vous au petit matin.
Visite des alentours d’Alishan
Après un rapide petit-déjeuner, changement de plan, Frank doit repartir d’ici à midi pour rentrer chez lui le soir même. Nous nous rendons dans un ancien village dont la gare permettait au japonais l’exportation du bois précieux local (cèdre rouge entre autre). La route qui y mène dévoile le paysage calfeutré par la nuit précédente. Plantations de thé, nuage léchant les montages aux alentour, un véritable dégradé de verdure dans un écrin de coton. Le temps presse, on attendra pour les photos.
Après avoir visité les lieux, nous continuons à discuter tout en buvant un café. Ici la vie est paisible, le temps semble s’être arrêté. Frank m’offre des mochis fourrés à toute sorte de parfum. On déguste le fameux Railway Bento Box et on se quitte à un croisement, lui direction : Kaohsiung, moi : direction la montagne ! Ce n’est que partie remise, Frank m’a invité à venir chez lui, il se trouve que Kaohsiung est ma prochaine destination.
Direction les montagnes, le paysage est de plus en plus magnifique, les nuages ont une véritable personnalité ici. Tantôt écrin de coton caressant le sommet des lieux, tantôt mer, tantôt brouillard. Je grimpe jusqu’au point d’attraction. Non décidément, il y a trop d’autobus de touristes même pour un si grand endroit. Qu’à cela ne tienne, j’avais un plan B : une randonnée suivant une ancienne ligne de chemin de fer datant de l’occupation japonaise. Après quatre heures parmi les cèdres et les nuages, il est temps de rentrer à la guesthouse. Une heure de route sous la pluie.
Note pour plus tard : acheter des gans étanches
Le soir, il ne reste plus que Frank (mon hôte) et moi dans les lieux. On boit les quelques bières que j’ai acheté plus tôt. On fait plus ample connaissance. Il a servi dans l’armée de l’air pendant 12 ans pour ensuite ouvrir cette guesthouse dans les montagnes. Nous parlons des relations tendues entre la Chine et le Taïwan, des japonais, et de politique. Encore une fois merci Google Translate !
Le lendemain, je redescends tranquillement la montagne après avoir fait une courte rando dont le panorama valait le coup !
Je saute dans le train, direction Kaohsiung !
Merci pour ces carnets de voyages
Bises