Cebu
Planning de la journée assez simple, visite de Cebu à pieds !
D’un rapide coup d’œil la ville ressemble un peu à Manille, mais on l’ambiance a quelque chose de différent. Après tout, on est dans le sud, c’est peut-être ça…
Centre-ville dense, alterné de maisons post-coloniales, boutiques de fringues flambant neuf, et habitations quasi à l’abandon.
Visite du fort laissé ici par les espagnols, de l’église locale, et de son musée. Situé dans une maison d’époque, toutes les boisures sont d’origines. Impressionnant. Visiblement on peut appeler « relique » de premier ordre tout objet porté même une fois pas le pape.
Trouvé, au hasard de vagabondages plus à l’ouest, une maison datant du 17ème siècle. A l’origine, construite par un marchand chinois qui faisait affaire dans la région. C’est la seule a avoir résisté au temps et au béton dans le coin. Aujourd’hui transformée en musée pour les touristes, elle est encore habitée par la famille descendante. Ceux-ci s’y rendent les week-end, quelques fois par mois et y occupent la chambre (On aura installé la clim’, tradition oui, mais faut pas abuser quand même). La maison est parsemée de mobilier et d’objet d’époque hérité ou donné par la famille. On retrouve même une ancienne chaise d’accouchement.
Au moment du déjeuner Ania m’informe qu’elle me rejoint à Cebu dans la soirée, son vol n’est pas annulé ! Elle se rend elle aussi sur l’île de Bohol.
Pour le reste de la journée, je flâne un peu et réserve les billets de ferry pour le lendemain.
Ania arrive le soir accompagnée de Stephan – allemand – lui aussi bloqué sur l’île de Coron. On discute un peu du planning général des prochains jours et direction un « mall » tout neuf situé à l’extrémité de la ville pour aller voir le nouveau Star Wars. Rapide repas avalé au lance-pierre ; la dernière séance commençant 20 minutes plus tard… On rentre ensuite à l’hôtel. Demain on se lève tôt.
Panglao & Firefly
On arrive à l’embarcadère qui ressemble fortement à un terminal d’aéroport. Mêmes procédures, il faut procéder au checkin auprès du comptoir pour se voir assigner des numéros de siège, enregistrement des bagages qui nous suivront dans la soute cale et paiement des taxes portuaires. Le tout constituant une pile de 4 tickets agrafés les uns aux autres. J’avale rapidement un café et improvise un petit-dej avec les moyens du bord.
On patiente quelque temps et nous embarquons pour Bohol. Une heure de traversée avec mes genoux fusionnant avec le siège en face de moi.
Le ferry est plutôt rapide, on file dans les 22 nœuds. Arrivé sur place, changement de décor ! Le ciel est dégagé, les eaux sont turquoises. Il souffle comme un vent de vacances !
Plus tôt j’avais repéré un AirBnB dans un resort situé sur une place de sable blanc. C’est ici que nous allons passer 3 jours. A la sortie du terminal, une ribambelle de rabatteurs nous propose leur service. Premier réflexe : refuser et faire le point. De toute façon, ça aide dans la négociation des tarifs. Une personne se détache du lot et nous propose un tarif plutôt bas, il nous explique que de toute façon il doit se rendre dans le coin. Un van climatisé VS à trois dans un tricycle avec les bagages, le choix est vite arrêté.
Une demie heure de route plus tard nous arrivons devant… Une route. Le conducteur nous explique qu’il ne peut aller plus loin. La route est privatisée et il faut demander l’autorisation au propriétaire. On apprendra plus tard que la route était publique – à l’origine – jusqu’à ce que quelqu’un décide qu’elle lui appartenait. On peut cependant avoir un laisser-passer mais sous conditions… En tout cas, plus d’accès direct au resort. Le conducteur demande son chemin et on lui explique qu’il y a une route alternative mais que de toute façon il faudra que l’on marche. Visiblement son service et sa patience s’arrête là, il débarque nos bagages. On commence donc à marcher le long de la route jusqu’au moment où on croise un groupe de locaux. On leur demande notre chemin et l’un deux nous accompagne. Il faut prendre une piste qui mène à la plage pour ensuite la remonter pendant 400 mètres. Vu la difficulté d’accès, je crois qu’on sera tranquille ici…
Arrivé à destination, le spectacle est plutôt à la hauteur de nos attentes. Petite baignade bien méritée dans les eaux turquoises. Le reste de la journée sera dédiée à la détente et à l’exploration de notre environnement.
17h00, on se rend au point de rendez-vous où nous attend un van pour l’aventure de la soirée. Ania avait repéré quelques jours plus tôt une balade de nuit en kayak pour découvrir les lucioles nichant dans les arbres le long d’une rivière. A la vue les photos, pas besoin d’argumenter 107 ans.
Vu la tête des autres passagers lors de notre montée, je pense qu’ils ont dû nous attendre longtemps (quelques complications lors de la communication entre la réception et le chauffeur, on a pris la décision d’aller à leur encontre nous-même).
Après un trajet d’une quarantaine de minutes, nous voici arrivé. L’accueil est plutôt chaleureux, on doit se débarrasser de nos affaires dans un casier. On nous remet un gilet de sauvetage, s’en suit un court briefing sur le maniement de la pagaie. A nous se joignent trois israéliens et deux couples. Deux guides nous accompagnent. Tous parlent parfaitement anglais, ils sont de la région.
On rejoint l’embarcadère, je serais avec Stephan, Ania quant à elle fera équipe avec un des israéliens. Direction l’embarcadère en bois où l’on grimpe dans la pénombre dans nos kayak. Petite synchronisation des gestes entre coéquipiers. Il va falloir que nos yeux s’habituent à l’obscurité car pour le moment impossible de distinguer l’eau, le rivage ou même les arbres plantés le long de la berge.
Une fois tout le monde à l’eau, nos guident nous séparent en deux groupes pour plus de simplicité. Ils sont équipés de led rouge pour les repérer dans le noir. Pratique.
Les yeux habitués, on peut commencer à naviguer. L’endroit est plutôt tranquille, pas trop de bruit, peu de pollution lumineuse. Le ciel s’ouvre à nous, offrant son lot d’étoiles scintillantes.
On parcourt quelques centaines de mètres en tenant le cap tant bien que mal. Puis, après un virage à droite, se dévoile notre première rencontre. Inoubliable. Imaginez des milliers de lucioles agglutinées sur un arbre le transformant pour l’occasion en sapin de noël. Chose étrange, leur scintillement n’est pas du tout aléatoire et on peut apercevoir comme des « vagues » de lumière parcourant l’arbre de part en part. On nous expliquera plus tard que c’est le seul et unique moyen de communication, pas étonnant donc.
Après quelques décrochements de mâchoires notre guide nous appâte en nous disant qu’il faut continuer car plus elles sont plus nombreuses. Il n’en fallait pas plus pour nous décrocher du spectacle nocturne et nous commençons à pagayer dans sa direction.
Les lumières de la campagne se font de plus en plus rares, le ciel est quasi exempt de pollution lumineuse. Orion se lève tranquillement dans notre direction. Arrivé au deuxième arbre après quelques déboires avec la navigation à deux sur un kayak. C’est toujours une merveille. Les lucioles ne choisissent que certains arbres fruitiers et se nourrissent des larves d’escargots permettant ainsi de réguler leur population. Espérance de vie de 15 jours, silencieuse mais lumineuse la nuit. Elles n’aiment pas la pollution ni la lumière ambiante la nuit ce qui explique pourquoi on ne les trouve que dans des endroits reculés. Ceux-ci se faisant de plus en plus rare dans la région.
C’est après cette explication que nous rejoint un bateau à moteur tout feu éteint et balayant le fleuve sporadiquement d’une lumière vive pour éclairer son chemin. Changement d’ambiance, il est rempli de coréens bruyant prenant des photos au flash (bon courage pour y voir quelque chose). Ils repartent quelques minutes plus tard. Le guide nous explique qu’après avoir lancé leur affaire d’éco-tourisme en kayak. Plusieurs personnes on flairé le bon plan en proposant des visites éclairs en bateau pour une dizaine de minutes. On grimpe dans le bateau, on cherche un ou deux arbres, on prend une photo inutile et on repart ; merci au revoir. Non content de nous gâcher le plaisir du silence et du calme de la balade, ceux-ci se tirent une balle dans le pied à plus ou moins court terme. Les lucioles n’appréciant guère la pollution engendrée par cette affaire, celles-ci se font de plus en plus rare dans la région…
La visite aura duré deux heures. Au moment de rentrer, c’est marée haute. Elle nous apporte une dernière surprise : du plancton bio-luminescent. Chaque coup de pagaie génère une traînée bleuté dans l’eau. Plutôt classe.
Le dîner est plutôt bienvenu d’autant plus qu’il est savoureux ! Nous rentrons ensuite tranquillement dans notre bungalow après avoir affronté la marée haute et son lot de crabes nocturnes.
Chocolate Hills
Pour cette journée, on a décidé d’explorer l’île de Bohol en scooter. L’accueil s’occupe de toute la logistique et le propriétaire de nos montures mécaniques nous attend un peu plus loin. On remonte la plage tranquillement, ça comment déjà à bien taper. Stefan s’occupe de mettre sa troisième couche de crème solaire. Je ne crois pas avoir déjà vu quelqu’un avec autant de crème solaire dans ses bagages. Toutes marques et indices confondus, il a de quoi ouvrir un petit commerce ici.
On test la mécanique, tout est au poil et on taille la route. Ania se charge de mener le troupeau. On remonte tranquillement l’île de Panglao pour arriver à Tagbilaran ; ville principale de Bohol. Les deux îles sont reliées par deux ponts. Panglao est dédiée aux plages et resort de rêve, c’est the place to be to farniente tranquilou. On remonte vers le nord-ouest en direction d’une grotte ouverte où l’on peut se baigner. C’est un peu loin mais rien d’impossible. Entre-temps, on découvre les environs, la campagne est magnifique et la mer quasi présente à chaque virage. Après deux heures de route, après un dédale de pistes plus ou moins engorgées d’eau, il faut se rendre à l’évidence la tâche est plutôt compliquée. D’autant plus que le temps commence à nous faire défaut ; le but du voyage étant d’arriver aux « Chocolate Hills » pour le coucher du soleil. On retourne sur la route principale, quelques panneaux de pub jalonnent la route. Rien d’inhabituel. Mc Donald 5km… 4km…3km…2km. J’interpelle Ania : « On irait manger vu l’heure ? » « Ouais ! » « Mc Do ? » « Grave ! ». Non pas du tout influençables !
Après un sain repas, on se dirige vers notre destination tout en s’arrêtant plusieurs fois pour prendre quelques photos du paysage magnifique. L’horizon se vallonne de plus en plus indiquant que nous arrivons au bon endroit. Le soleil penche plutôt vers le bas, le temps presse.
On grimpe jusqu’au point de vu. Rendez-vous de tous les touristes venus pour l’occasion. Lumière parfaite et coucher de soleil bucolique. Que demander de plus ?
Après une bonne heure de séance photo, on repart dans la nuit équipé de nos frontales pour assurer un peu plus de lumière et de visibilité. Cette fois-ci, on prend une route plus directe. On arrive à Tagbilaran une heure plus tard. On s’arrête prendre un repas bien mérité dans un restaurant coréen. Un bon « hotpot » avec un peu de homard. On va pas se laisser aller non plus. Retour au resort après avoir fait le plein. La route nous aura bien épuisé, on ne traîne pas pour aller au lit d’autant plus qu’on se lève tôt le lendemain…
Dauphins & Snorkeling
Levé 4h du matin ! Eh oui, il faut se lever tôt pour avoir la chance de voir les dauphins dans la région. Au moins, on a le droit à un levé de soleil magnifique. On passe nous chercher et on nous débarque au port où un Banka nous attend. A son bord, le capitaine et un ancien pêcheur de dauphin reconverti en guetteur depuis que leur exploitation est interdite. Moteur en route et…. nous migrons vers l’avant pour fuir le bruit assourdissant. Quelques échanges de regards inquiet : le moteur va-t-il tenir ? Avec un bruit pareil, c’est foutu pour voir quoi que ce soit !
On prend notre mal en patience, la traversée prend bien quarante minutes. On arrive sur le terrain de jeu des dauphins, l’ancien pêcheur est aux aguets. Pour le moment rien à l’horizon. On tourne dans quelques endroits avant de rejoindre une flotte de bateaux. Visiblement, il ne faut pas chercher plus loin. Ils sont là ! Il y a plusieurs groupes/famille, c’est l’heure de la pêche car on voit au loin des poissons sauter hors de l’eau pour essayer de leur échapper.
Pas farouches, mais restant à distance quand même, on restera là plus d’une heure à les observer et à les suivre pendant leur pérégrinations
Direction ensuite l’île de Pamilacan pour une grosse séance de snorkeling. Inoubliable celle-là aussi d’autant plus qu’Ania passionnée de plongée est une excellente guide quant à la faune sous-marine. Les coraux ici sont en bonne santé et bien conservé même si l’abondance de concombre de mer est plutôt inquiétante.
On mange sur l’île, un peu de farniente et on repart sur la terre ferme. Enfin… sur une plus grosse île. Retour au resort et nos craintes s’avèrent justes, un nouveau typhon s’est formé à l’est du pays et nous sommes sur sa route. Demain pas de ferry ni de vol. En gros, on est bloqué sur l’île.
Le soir, on décide d’aller noyer notre chagrin plus loin dans l’île où se situe tous les bars. On rentrera au petit matin.
Circulez ya rien à voir !
Journée tranquille, pizza, Uno, repas le soir dans un restaurant sympathique accessible à pieds, planification des prochains jours.
Un typhon plus tard
On a rien senti ! Un peu plus de vent qu’à l’habitude même pas de pluie. Il a dévié plus au sud. Tant mieux, car quelques jours plus tard, il dévastera l’Île de Palawan ayant gagné en puissance.
Le matin, on prend le premier ferry vers Cebu en… business class. Pas d’autres places disponibles. Au moins cette fois-ci, mes genoux ont de la place…