Carnet de Bord #10

Arrivée à El Nido

Changement radical de décor en même pas une heure de vol. L’aéroport récemment construit est vraiment minimaliste. L’air est plus lourd et chaud. Mais l’atmosphère est plutôt détendue.
Lors de l’approche j’ai pu apercevoir les îles aux alentours : récifs coralliens, eaux turquoises tendance translucide, végétation luxuriante. Ça va bien se passer.

A la sortie, un terminal de tricycle où un rabatteur chasse le touriste qui de toute façon n’a pas trop le choix à moins de préférer marcher en plein cagnard. Deux touristes bien chargés préfèrent louer les services deux deux scooters. Gros challenge, mais ça passe. On m’assigne un chauffeur et partons en direction de l’hôtel. Après avoir demandé notre chemin plusieurs fois (l’hôtel a changé de nom, pratique) me voici à destination. Chambre climatisée avec terrasse donnant sur la mer, il y a pire vue.

Petite sieste qui s’impose et je pars en direction du centre-ville pour visiter un peu. Je décide de remonter par la plage. Décort paradisiaque sur la gauche. Sur la droite, on alerte entre les resorts de luxe et des terrains habités qui tiennent plus du bidonville. Contraste.

Retour sur la route vers le centre. Celui-ci ne comporte que quelques rues principales. Très touristiques, on alterne entre les « dive-shop » promettant de découvrir monde et merveilles sous-marines, boutiques de souvenir, tour operator et restaurant en tout genre. Beaucoup de touristes surtout en cette période de l’année, Nöel approche. Je me pose dans un restau/bar français idéalement placé pour observer le coucher du soleil. On y sert des rhum arrangés maison, vu vin et des plats français. Difficile de ne pas résister. Les vagues viennent s’échouer d’un bruit sourd, la terrasse tremble à chaque coup de semonce.
Dans les discussions, on parle du typhon qui s’approche. Il sévit pour le moment plus au sud-est mais nous sommes les prochains sur la liste. Joie.
Théoriquement la saison des typhons est terminée mais cette année on a le droit à un peu de rab. Les Philippines étant un grand archipel, il ne faudra pas compter sur l’apaisement du monstre. La présence d’eau ne fait que le renforcer au fur à et mesure qu’il traverse le pays d’est en ouest. Une simple tempête tropicale à l’ouest peu en ressortir transformée en typhon de catégorie 1 ou 2 après un séjour dans l’archipel.
Le gouvernement ne prend pas de risque dans ce cas : sorties en mer, ferry et avions restent cloîtré bien au chaud ; même si les conditions locales pourraient en permettre autrement. Le typhon est joueur, il aime parfois accélérer ou faire une sortie de route improvisée.
Il sera sur nous d’ici quelques jours. Bon, il va falloir trouver un ou deux plans B pour ne pas rester coincer ici.
Pendant ce temps le mojito est très rafraîchissant et le coucher de soleil magnifique.
Retour au bercail et booking d’une sortie en bateau pour le lendemain.

Visite des iles aux alentours

On passe me prendre en scooter pour m’amener… 200m plus loin. Je loue masque, tuba et chaussures de plongée après conseil du chauffeur. Nous sommes un groupe de 15 personnes, dont une famille de dix personnes. Ça caquette fort en portugais avec un accent prononcé : des brésiliens. Nous grimpons à bord d’un « Banka » : bateau de pêcheur traditionnel ayant une coque allongée et étriquée. La stabilisation est assurée par deux flotteurs de chaque côté composés d’un ou plusieurs bambous. La propulsion est assurée par un vieux moteur diesel recyclé. La pirogue locale quoi.
Au programme, quatre destinations. La première un lagon aux eaux d’un bleu éclatant. Pendant ce temps l’équipage s’affaire à préparer le déjeuner. Grillade de poisson sur un BBQ bricolé à même le bateau, respect. En observant les autres bateaux présents, je remarque que certains ont vraiment l’imagination débordante avec la présence d’une mini-cuisine coincée entre la coque et l’une des barres assurant le maintient des flotteurs.
Revenons plutôt au décor des environs. Au loin, la mer peu agitée d’un gris/bleu, ici un lagon entourée de pierres calcaire d’une noirceur étonnante. Le tout saupoudré d’une végétation d’un vert intense semée au gré du temps par les oiseaux venant en quête de calme. A première vue, on pourrait croire à la formation de lave volcanique. En effet, la couleur et le fait qu’elle soit ciselée et escarpée est trompeur. Il n’en n’est rien, le plancher océanique s’est retrouvé soulevé par les plaques tectoniques exposant les dépôts sédimentaires (calcaire) à l’air libre et à l’érosion. Celle-ci, depuis des milliers d’années, s’éforce donc de la sculpter à sa convenance.

Départ vers la prochaine destination, le « secret lagoon ». On rejoint une formation rocheuse à la nage. Certains hésitent à se jeter dans l’eau et pour cause des petites méduses entourent le bateau. Plutôt piquant comme accueil. Il y a du vinaigre blanc à bord (efficace pour soulager les piqûres). Alors tant pis, à l’eau, il faudra slalomer entre. Le lagon s’accède en passant dans une ouverture naturelle dans la parois rocheuse. A l’intérieur, un mini lagon entouré de sinistres roche noires parsemées de végétation. Sentiment étrange et confus : entre le Mordor et le Paradis.
On ressort, petit tour de l’île et on repart vers notre prochaine destination : l’ile Shimizu. Destination se prêtant au snorkeling dû à la présence d’un récif corallien. Magnifique session. Poissons de toutes les couleurs, anémones, coraux et autres joyeusetés marines. Au loin, un grain s’approche doucement mais sûrement.
Retour au bateau pour le déjeuner, l’averse est sur nous. Repas à moitié sous l’eau, pas grave : l’eau est tiède et la nourriture exquise !
On remballe direction une plage où l’on fera une nouvelle session de snorkeling. Difficile de s’en lasser.
Retour dans la baie de Corong Corong où on débarque. Je rejoins l’hôtel en passant la plage.
Le soir, je tente une pizzeria réputée. Cuisson au feu de bois et pâte à pizza faite maison. Parfait !
Un petit rhum arrangé au bar français pour digérer et au lit.

Une journée pour rien

Lever au matin pour se recoucher. 39.5°C de fièvre et tourista carabinée. Joie. Ania devait me rejoindre dans l’après-midi. Double échec, le ferry n’est jamais parti. Interdiction au dernier moment des gardes-côtes. Le typhon s’approche.

Vent dominant de force 4 à 5 le matin forcissant 6 l’après-midi, mer agitée, houle d’ouest, des pluies.M-PP

L’aéroport subit le même sort.

ENI 201100Z 18025KT 1SM SH+ OVC050 30/12 Q950

Je me réveille en pleine nuit, j’ai faim et la fièvre est partie. Tant mieux.

De El Nido à Cebu

Pas la peine d’insister ici, mieux faut fuir courageusement. Je book un van en direction de Puerto Princessa (ville située plus au sud et encore épargnée par les remous de la tempête approchant si j’en crois les images satellites. Six heures assis dans un van de 12 places reconverti en 14 places grâce à des sièges custom comblant les espaces vides. Autant dire que nous sommes des sardines. Le conducteur nous fait découvrir sa playlist de chansons d’amour à l’eau de rose. Deux journées, deux ambiances.
A ma droite une nana à l’air renfrogné. On discute rapidement, elle est israélienne et c’est fait voler sa voiture de location (oui oui!) à Manille. Contenant une partie de ses affaires, tous ses papiers et les photos des trois derniers pays qu’elle a visité (Faites des backups !) C’était un vendredi et son ambassade lui a claqué la porte au nez « Trop tard, revenez lundi ! ». Le voyage étant déjà réservé et bon gré mal gré, elle décide de se rendre à El Nido. Sans passeport. Difficile de prendre les choses du bon côté après…

On arrive (enfin) à PP, sur le trajet je réserve un vol vers Cebu après m’être renseigné sur les conditions météorologiques. A l’aéroport, le comptoir me confirme mon analyse d’amateur, les vols sont maintenus (jusqu’à nouvel ordre évidemment). Espoir.

A 22 heures, on décollera en direction de Cebu.

4 Commentaires Carnet de Bord #10

  1. Samy

    Salut Jérémie.

    Comme d’habitude tes textes sont superbement bien écrit et c’est avec plaisir qu’ont lis ton périple. Continue comme ça et continue de nous faire rêver, grâce a toi je commence à avoir pas mal d’idée de futur voyage =)

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *