Carnet de bord #8

Manille

Arrivé à l’aéroport, même procédure qu’à l’habitude : carte sim 4G, cash, téléchargement de l’application de taxi (ici « Grab »).

Visiblement la vie coûte moins cher ici, la course de taxi jusqu’à l’AirBnB me coûte que l’équivalent de 3€ pour une heure de trajet. Pour l’occasion, j’ai un aperçu de la circulation difficile d’ici.
On peut dire que le décor a radicalement changé, l’urbanisation est chaotique. Certains endroits sont laissé à l’abandon, pas de trottoirs ou presque. La circulation est dense, pesante et bruyante telle une fourmilière de béton et de métal.

Le taxi me laisse à quelques mètres de ma destination, il faut que je traverse la route. Heureusement, il y a un passage piéton pas trop loin. Jeremy m’attend au pied de l’immeuble, il est missionné par mon hôte pour m’accueillir. Le bâtiment fait 26 étages et contraste avec le paysage urbain avoisinant. Le garde vérifie mon identité et nous devons faire la queue pour prendre l’ascenseur. Quinze minutes plus tard, nous voici arrivé, l’appartement est petit mais confortable. Je me pose quelques minutes puis tente une sortie pour manger un morceau. La nuit est tombée et à l’entrée de chaque magasin un garde armé est en poste pour assurer la sécurité de l’établissement. Aux coins des rues, des policiers sont armés en fusil à pompe. Ambiance.
Après avoir erré dans des rues bruyantes et chaotiques, je prends mon premier repas dans une chaîne de restaurant chinois. Ça fera le job.

Découverte de Manille

La journée est dédiée à la découverte des attractions du coin. Je décide de me rendre à pied jusqu’à Intramuros : vieille ville fortifiée par les espagnoles. De jour, la ville n’a l’air plus accueillante. Des enfants à peine habillés jouent sur ce qu’il reste des trottoirs, certains quartiers tiennent plus du bidonville qu’autre chose, la pauvreté est partout et bien visible. Pourtant, on trouve à certains endroits des centres-commerciaux plantés là comme des verrues, des Starbucks et autre joyeusetés de la malbouffe industrielle. Une vingtaine de minutes plus tard, me voici arrivé à l’une des portes. On me propose un tour en tricycle en me disant que la marche à pied prendrait environ 6 heures. Plus c’est gros, plus ça passe…

Visite de l’église Saint-Augustin, il est midi, je me dirige vers un restaurant afin d’y prendre un brunch. Aussitôt sorti, on m’interpelle pour la 150ème fois pour tour un tricycle, ils m’auront eu à l’usure. Nous faisons donc le tour des différentes constructions catholiques et vestiges du passé coloniale espagnol. Au bout de deux heures, je prends congé de mon chauffeur et continue d’explorer à pied direction le fort Santiago. Ici j’en apprends plus sur la vie et les derniers instants de José Rizal. Grand figure nationale, il a eu un rôle important dans la lutte contre la colonisation espagnole.

Je me dirige ensuite vers le front de mer en commençant par le fameux hôtel H20 puis redescend en longeant l’ambassade américaine. Je m’arrête ensuite au début de la promenade qui semble être squattée par les sans-abris. Je m’arrête prendre une photo d’un chat occupé à observer le couché du soleil. Soudain dernière moi, un cocher m’interpelle. Il me propose de me prendre en photo. Me demande de monter dans sa carriole « It’s Free ! » tout en prenant des poses. Pourquoi pas. D’un coup il monte, prend les rênes et le cheval s’élance. Là c’est mal barré… Il me dit qu’on va faire un tour car il veut me faire découvrir le front de mer vu que c’est mon dernier jour « Enjoy ! ». Quelques mètres plus loin, un autre homme d’une carrure imposant monte dans la voiture « It’s my father ». Bon, je ne sais pas combien ça va me coûter, mais tant qu’à y être autant profiter du voyage…
On doit bien faire un tour de trois quart d’heure. Pendant ce temps, le cheval est resté impassible devant la circulation bruyante. Je leur demande de me déposer à l’endroit où tout a commencé. La carriole s’arrête. Maintenant, il faut payer le cheval car il a travaillé. Bon ça c’était inévitable. « Combien ? » « 15 000₱ ! » (~250€). Heu à ce prix là, j’achète un cheval…. S’ensuit une longue et interminable négociation… Je n’ai qu’un billet de 1000₱ mais ça ne leur suffit pas… Au moment où j’ai ouvert mon porte-feuille, le cocher a pu repérer que j’avais quelques dollars… Problème, je n’ai qu’un billet de 10$ et 50$, pas de petites coupures… Au final, je récupère mon billet de 1000₱ leur donne celui de 50$. Bien, je sors de la carriole. Maintenant ils réclament un pourboire (et oui j’ai payé le cheval)…. Non mais et puis quoi encore ?
Belle arnaque pourtant évidente quand on y pense… On ne m’y reprendra pas.

Retour à l’AirBnB un poil contrarié.

Musées et départ vers le nord

La journée va être longue car mon bus vers le Nord ne part qu’à 23h00. Le matin je croise Jeremy et son acolyte qui veulent accéder à la chambre de ma logeuse, mais celle-ci a oublié la clé à l’intérieur. La porte cède au bout de 30sec à l’aide d’une carte bleue et d’un peu de persuasion. OK, donc les serrures c’est vraiment pour la déco ici. Il me propose de laisser mes affaires ici jusqu’à 19h et aussi de m’imprimer mon billet de bus. Je me suis trompé dans la résa, j’ai mis son numéro de téléphone au lieu du mien. Du coup il reçoit les notifications ainsi que les instructions. C’est au final une bonne chose car je n’avais pas vu qu’il fallait obligatoirement imprimer le billet.

La matinée étant bien avancée, je pars en direction du musée des beaux-arts. Le bâtiment est plutôt imposant et bien entretenu. On y retrouve des artistes locaux. Je mange mon repas dans un grand centre commercial où tout le monde est fouillé avant d’entrer. Ensuite, direction le Starbucks du coin pour profiter de la connexion Internet et d’un peu de calme.

19h, je retrouve Jeremy dans le hall de l’immeuble qui me tend mon billet. On se dit au revoir, je monte prendre mes affaires, réserve un Grab en direction du terminal de bus. La circulation est vraiment difficile et j’ai bien fait de prendre une marge de manœuvre conséquente. Pendant le trajet, on sillonne entre les travaux en cours d’une autoroute aérienne. Le contrat a été remporté par une compagnie Japonaise. Tous attendent la fin de sa construction, en attendant il faut faire avec embouteillages supplémentaires que ça engendre…

Après quelques minutes de recherche, mon chauffeur trouve la bonne direction pour le terminal de bus. C’est impressionnant, le quartier en est rempli et il faut s’assurer que l’on est bien dans celui de la compagnie que l’on a réservé. Je présente mon billet, on le tamponne tout en précisant mon numéro de place. Côté fenêtre, ouf ! J’ai une bonne heure devant moi, j’en profite mon explorer rapidement le quartier. Je trouve un petit restaurant où je prends une soupe de mais avec un peu de viande. Je fais quelques courses dans une petite supérette afin d’avoir de quoi grignoter dans le bus et le matin.

Il est bientôt l’heure, je grimpe dans le bus, j’ai pas mal de place pour les jambes. Heureusement, j’ai pris l’option bus « premium ». Il y a même des toilettes à bord. Le grand luxe. Avant que le bus ne parte, des vendeurs en profitent pour l’aborder et proposer leur souvenirs et quelques denrées alimentaires.

Le bus s’élance finalement et c’est parti pour neuf heures de route. Je m’endors rapidement au bout d’une heure…

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