Carnet de bord #4

4 jours intenses à Kaohsiung

L’arrivée se passe sans souci grâce aux explications de Frank pour le rejoindre.
Il m’attend en bas de la sortie indiquée, un scooter pour deux avec un gros sac à dos… Challenge !
Deux minutes plus tard, on change de position, je passe devant avec le sac entre les jambes et Frank m’indique les directions à prendre.
La veille, il m’avait proposé de dormir dans le local de son entreprise (qui fait aussi AirBnB), c’est donc ici qu’on se rend.
L’endroit est situé le long d’une rivière au nord de la ville dans un quartier résidentiel plutôt tranquille.
Aussitôt arrivé, il me présente à ses étudiants : Natasha parlant très bien anglais (elle donnait des cours), et David qui sera mon guide pour la soirée. Tous travaillent pour Frank dans son entreprise et sont aussi ses étudiants quant à la pratique du Taï-chi et du Qi Gong.
Les locaux leur permettent donc de dispenser des cours et de recevoir leurs clients.
Leur société créée et vend des produits cosmétiques spécialisé dans le traitement et le rajeunissement de la peau. De plus, certaines séances peut-être jointes avec l’utilisation de Tai-chi ou Qi Gong.

On se promène, le long de la rivière, et partons à la pêche. Par contre, c’est juste pour le plaisir de pêcher, pas question ici de consommer plus tard.
Frank part et me laisse entre les mains de David. Quelques préparatifs pour la soirée et je grimpe à l’arrière de son scooter direction de le marché de nuit.

On arrivera vers 18h, l’heure ou le marché n’est pas encore pris d’assaut par les foules venant se restaurer et se dépenser avec une longue journée de labeur.
En effet, ici on cuisine très peu chez soit. Pas le temps, pas l’envie, pas la place… Cela laisse donc un marché conséquent pour les commerces de proximité, les stands de « street food » et les marchés de nuit.
Le marché de nuit est donc le rendez-vous privilégié des jeunes et des travailleurs des environs.

Stands en tout genre, ici c’est un concentré des différentes spécialités de Taïwan. C’est avec un certain orgueil que certains afficheront en boucle sur un coin d’écran le reportage que leur a dédié il y a quelques mois/années une chaîne de TV locale.
Pour cela, il faut quand même se démarquer du lot, proposer quelque chose de différent, ajouter un petit quelque chose à une recette commune.

Ici on dépense en oubliant de compter tellement tout à l’air appétissant, et puis ce n’est que quelques bouchées par-ci par là. Une heure après, le ventre se confronte à la triste réalité : j’ai trop mangé. Le porte-monnaie est aussi plus léger. Bon, c’était tentant quand même.
Pour digérer, rien ne vaut quelques jeux qui vous ferons miroiter quelques prix à gagner si votre dextérité ou si simplement la chance est de votre côté.

Un pont enjambant la rivière

Nous avons bien dû passer deux heures ici, il est temps d’aller à la prochaine destination. David me présente à deux de ses amis dans un café, la discussion est un peu timide. Nous partons ensuite dans un bateau pour faire une rapide croisière sur un fleuve là.
Celui-ci prend sa source non loin de là et vient se jeter dans le port. Des efforts on été fait ces dernières années pour l’aménager et le rendre dignement navigable. Avant, il faisait office de tout-à-l’égout. Charmant.
Notre bateau est doté d’un moteur électrique, lui-même alimenté en journée par des panneaux solaires situés sur le toit.
Nous faisons ensuite le tour les berges, un autre ami se joint à nous, c’est aussi un étudiant de Frank. Il est magicien à ses heures perdues, réalise quelques tours devant nous. Bluffant !

David en pleine réflexion

Il est tard maintenant, retour à la maison pour y trouver un sommeil bien mérité.

Deuxième journée

La journée commence tôt : 7h40 arrivée de Natasha, on part prendre un petit déjeuner à l’extérieur. C’est l’occasion de faire plus ample connaissance. Natasha donnait des cours d’anglais mais a décidé de rejoindre Frank dans son entreprise.
Ils se se connu il y a huit ans et sont devenus des amis proches depuis. Elle élève seule sa nièce et pratique le Taï-chi quotidiennement.
D’ailleurs, c’est l’heure de ma première leçon. On retourne au bord de la rivière (tant qu’à faire autant joindre l’utile à l’agréable !). Le cours dure une petite heure avant d’être rejoint par Frank, David et le magicien que Natasha adore appeler « ChubyChuby boy ! ».
J’assiste ensuite à un cours de magie donné en présence d’une mère et de son enfant. Finalement, c’est plutôt facile la magie, quand on connaît le truc. Bien sûr il faut de la dextérité !

Quelques minutes plus tôt, une stagiaire de la compagnie nous a rejoint. Elle parle couramment allemand, anglais et Mandarin. Frank essaie d’atteindre le marché européen avec notamment l’Allemagne qui pourrait être potentiellement intéressée par ses produits.
Elle a donc comme tâche de traduire les différents documents en allemand. Entre-temps, celle-ci prend des cours avec Natasha pour perfectionner ses compétences d’un soin particulier.
Il y a quelques années Frank a eu des insomnies suite à son souci de santé et des problèmes en résultant. Celui-ci pratiquait déjà le Qi Gong et a décidé d’essayer une technique de sommeil avec l’aide de Natasha.
Celle-ci a fonctionné et depuis, la compagnie propose des séances ainsi que des formation à ses clients. Natasha me propose d’essayer, pourquoi pas.
La technique consiste à un massage du haut du visage ainsi que du cuir chevelu à ses points précis en utilisant des outils en bois (dont j’ai oublié le nom) ainsi qu’un baume développé par leur soin.
La séance dure 10-20-30 minutes, je ne sais plus. J’ai perdu le fil en cours de route.
Je me lève un peu groggy, prend une douche, sort de la chambre, et vu ma tête ils me disent que je peux faire une sieste si besoin. J’en ai besoin.

Vingt minutes plus tard, nous partons tous dans un restaurant non loin de là. Très bon rapport qualité/quantité/prix. Nous passons un bon moment.

C’est parti ensuite pour un tour en centre-ville autour du Lotus Pond. Visite d’un superbe temple, un peu de tourisme gastronomique (vidéo à venir) et on repart. Direction le marché aux poissons.
On y mange rapidement une spécialité locale. Natasha me demande si j’ai besoin de faire une pause. Le massage m’a totalement assommé et je commence à avoir envie de dormir (il est 18h).
Changement de programme, on se pose dans un restaurant non loin de l’entreprise spécialisé dans le poulet. On discute pendant une heure et demie et ils me déposent devant les locaux de l’entreprise.
Je n’ai plus faim, j’ai sommeil. Il est 21h30 quand j’éteins la dernière lumière de la chambre.

Troisième journée

La journée commence tôt : 7h50 arrivée de Natasha. On commence par un cours de Tai-chi et elle me dépose ensuite à la station de métro la plus proche. Au programme de la mi-journée : visite de l’ile de Qijin et de ses environs.
Pour s’y rendre : un ferry qui ne coûte quantiquement rien ! Une fois arrivé sur place, je me rends directement au marché au poisson pour y picorer quelques échantillons (je n’ai toujours pas pris mon petit dej) et j’achète un peu de poisson séché pour la soirée.
Car oui, Frank m’a proposé hier de leur montrer mes talents culinaires en réalisant un plat typiquement français chez lui (et un dessert tant qu’à faire !). Pas de pression.

Petit déjeuner devant la plage grise et je prends rapidement de la hauteur sur les événements en rejoignant le phare. Sieste d’une vingtaine de minutes sur un banc à l’abri d’un arbre, je suis toujours sonné du massage d’hier, c’est fou.
Je redescends continue de visiter les environs et je reprends le ferry. Déjeuner japonais dans une petite gargote dans le quartier et je grimpe direction la montagne locale. Je me contente d’aller visiter un temple pour redescendre rapidement. Je n’aurai pas le temps d’aller jusqu’en haut, j’ai RDV à 16h00 avec Frank à la station de métro.
Entre-temps, j’ai repéré un plan B, une ancienne gare de triage reconvertie en centre artistique. Visiblement c’est le rendez-vous de plusieurs classes de collège qui n’hésite pas à me demander en anglais de poser avec eux le temps d’une photo. La jeunesse est plutôt dégourdies dans ce coin !
Petite pause sur un banc où je croise un anglais qui se promène en vélo. Il découvre Taïwan et souhaiterai se poser quelques mois ici en donnant des cours d’anglais. Il repart après quelques minutes.
Je prends le métro et me rends au lieu convenu avec Frank. Il m’attend en bas de la sortie et c’est parti pour une de course dans un supermarché non loin de là.
Au menu : bœuf bourguignon et crumble aux pommes ! On arrive à presque tout trouver (sauf le sucre vanillé, et quelques condiments). Cerises sur le bourguignon : il y a même de champignons de Paris !
Nous atterrissons ensuite chez lui, on se pose pendant quelques minutes avant de cuisiner. Frank et sa femme m’aide dans les différentes tâches. Natasha et sa petite fille nous rejoignent plus tard.
On discute, on documente, ça prend forme et la cuisine commence à embaumer d’un doux parfum caractéristique.

– Quoi pas de riz avec le repas ?!
– Heu, non mais on peut servir avec des pâtes, c’est pas mal aussi !

– Cuire des pommes ?!
– Oui c’est meilleur et il faut les assaisonner !

Un extraits de quelques chocs culinaires. Rien de bien méchant cependant, l’odeur qui s’en dégage est plutôt rassurante.
Une heure et demie plus tard, on sert ! J’aurais voulu leur dire que le bourguignon est meilleur le lendemain mais n’en reste plus.
Le crumble passe bien aussi, tout le monde est ravi. Ouf !

De g. à d. : le fils de Franck, Franck, la petite amie de fils, Natasha, YenYen sa petite fille

Frank nous sert un thé taïwanais rare (conservation longue durée). La soirée s’achève.

Quatrième journée

La journée commence tôt : 7h45 arrivée de Natasha, on part prendre un petit déjeuner à l’extérieur pour ensuite enchaîner sur une séance de Taï-chi (oui ça commence à ressemble à une routine).
Plus tard, Frank, Natasha et le magicien ont rendez-vous avec trois philippines. Le magicien souhaite ouvrir un business aux Philippines mais pour cela il faudrait déjà ouvrir une succursale dans les environs.
Au programme, démonstration d’un soin du visage sur l’une d’entre-elles. Je m’éclipse au bout d’une demie-heure pour vaquer à mes occupations et planifier la suite du voyage, je pars demain et je ne sais toujours pas où je vais.
J’étais censé aller plus au sud pour profiter des plages, mais vu la météo prévue, autant aller directement sur la côte Est.

Le midi, nous partons dans un restaurant de tepanyaki. Tout saute, tourbillonne, voltige sous vos yeux pour atterrir miraculeusement dans votre assiette.©
Avant de prendre la petite fille de Natasha, David tient à me montrer le centre d’exposition de ses parents.
Sa famille tient un business d’ameublement et de création de meuble en bois pour la maison. Ses parents voulaient, au même titre que ses frères, qu’il reprenne l’affaire familiale.
Celui-ci a refusé souhaitant plutôt se réaliser soit-même. Au bout de quelques déboires, il a été recueilli par Frank qui a décidé de le prendre sous son aile.

Après avoir récupéré la petite fille de Natasha à son école, nous filons vers les montagnes pour y découvrir un paysage plutôt lunaire ; fruit d’une roche calcaire et d’une longue érosion. L’activité volcanique est importante dans la région. Je connaissais les puits/lac de boues bouillonnantes, mais pas les volcans de ce type !
Celui-ci est toujours en activité et Frank m’explique que personne ne sait d’où il tire sa source. Comme pour prouver que ce n’est pas une plaisanterie, celui-ci nous gratifie d’une pacifique et silencieuse éruption de boue grisâtre. Étrangement elle n’est pas chaude, mais dessine une formation plutôt amusante au fil des couches.

Nous quittons ces contrées extra-terrestres pour nous rendre dans un lac artificiel ou plutôt une réserve d’eau potable pour la ville. Petite promenade autour du lac. Ils ont installé ici des panneaux solaires sur l’eau, pourquoi pas.
Comme il commence à faire faim, Frank nous emmène dans un restaurant spécialisé dans l’agneau. Je ne parle pas le local, mais je comprends qu’il y aura trop de plats pour le nombre que nous sommes !
Mais les plats sont vraiment très bon et la viande succulente !

Dernière visite et pas dès moindre : le marché de nuit près de chez ses parents. Cela fait 40 ans que celui-ci se tient à la même place quasi tous les soirs de la semaine. Les parents de Frank habitent de le quartier. D’ailleurs celui-ci est plutôt atypique. On se croirait dans un quartier résidentiel d’Europe ! Il y de la place, de la verdure pas trop d’immeuble, plutôt paisible loin du tumulte des rues avoisinantes. Celui-ci date de l’occupation japonaise (ce qui explique l’architecture locale) et va bientôt être détruit. Natasha me comte « les habitants vivant ici sont complètement hors du temps et ne comprennent pas le fonctionnement de la ville habituelle. Ils ont même un service d’éboueur qui s’occupe de vider les poubelles devant chez eux » (Habituellement il faut sortir les siennes et les jeter soit-même dans le camion passant quotidiennement. Celui-ci diffuse une mélodie annonçant son passage).

On se gare donc près de chez parents et nous nous rendons à pieds au marché, 15min de marche pour s’imprégner de l’atmosphère qui règne ici. Il faut en profiter car le quartier va être prochainement détruit. Décision du gouvernement.

Au marché, l’appétit n’est pas forcément au rendez-vous, l’estomac servant d’hébergement pour quelques agneaux. L’ambiance est plutôt chaleureuse et nous passons une bonne soirée là-bas. Avant de partir, nous faisons une courte visite chez ses parents qui nous accueillent chaleureusement.

Retour aux locaux pour une nuit bien méritée !

Le lendemain, Frank passe me prendre en scooter pour me déposer à gare, direction Taitung !

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